Broderies traditionnelles japonaises
La broderie Sashiko
A l’origine, le Sashiko, pratiqué dans certaines régions proches de la mer du Japon était une simple surpiqûre destinée à renforcer les parties des vêtements de travail en coton les plus exposés à l’usure
On l’utilisait aussi pour assembler deux vêtements usagés en camouflant les déchirures
Ce type de vêtements utilisés par les agriculteurs et les pêcheurs notamment ont été vite adoptés par l’ensemble de la population grâce aux échanges commerciaux
Très vite, ce qui n’était qu’une couture d’ordre pratique est devenue une véritable broderie développant des dessins stylisés empruntés à la nature environnante, feuilles, fleurs, empreintes animales, etc…
Le sud du Japon surtout, où les tissus et les fils étaient abondants, a développé une grande variété de motifs
Sur les tissus teints à l’indigo, on brode à l’aide d’un fil de coton blanc à petits points avant réguliers en suivant un schéma dessiné auparavant sur la base du tissu
Les dessins imbriqués les uns dans les autres sont conçus pour que la broderie se fasse en ligne continue d’un angle à l’autre, ce qui a pour but d’économiser le fil au maximum
De nos jours, le Sashiko est uniquement décoratif, il sert à agrémenter du linge de maison, des vêtements ou de petits ouvrages comme sacs, pochettes, etc…
Les fils de couleurs remplacent souvent le fil blanc d’origine, et les tissus de base sont multiples
Les ouvrages brodés en sashiko sont d’un usage quotidien. Ici la serviette protège le service à thé contre la poussière, et absorbe les éclaboussures d’eau chaude
Je l’ai brodée avec un fil dégradé rose sur de la toile blanche
Il est devenu habituel au Japon de s’inspirer de la tradition tout en la renouvelant. De nouveaux dessins sont inventés de nos jours et proposés dans de nombreuses revues
La broderie Tsugaru Kogin
Les régions du Nord du Japon formant la province de Tsugaru au climat rigoureux et retranchées derrière les neiges abondantes en hiver ne permettent pas la culture du coton
Comme celui d’importation du sud était trop onéreux, on tissait le chanvre et on le teignait en indigo de façon artisanale pour les vêtements quotidiens des paysans
De simples surpiqûres très serrées permettaient d’assembler plusieurs de ces textiles à la trame trop lâche, afin d’obtenir des vêtements chauds et résistants
Petit à petit, des motifs décoratifs ont remplacé les coutures usuelles. Chaque région avait ses motifs préférés empruntés là aussi au répertoire naturaliste
On attribuait aux broderies touchant de si près le corps un pouvoir prophylactique, mais le losange commun à toutes les communautés avait une fonction d’exorcisme, ses angles aigus censés servir de repoussoir aux forces démoniaques
La broderie Kogin se réalisait avec un gros fil blanc de coton importé du sud du Japon, seul luxe que l’on pouvait s’offrir, en chevauchant les fils tissés toujours dans le même sens
Les motifs ne sont pas brodés individuellement, le travail se fait en ligne de façon astucieuse pour éviter de gaspiller le fil si onéreux
Les broderies remplissaient entièrement le support en toile de chanvre afin d’obtenir un vêtement épais et chaud préservant du froid
Souvent le Kogin était fait à part et attaché au-dessus des kimonos, ce qui permettait un changement aisé de vêtement, tout en préservant ces précieuses étoffes brodées
Bien vite, ce genre de travail si élaboré a été réservé aux costumes de fête et de cérémonie et conservé soigneusement
Des fils de couleur étaient aussi employés pour ces occasions
A l’arrivée du chemin de fer dans ces régions et à l’importation du coton bon marché venant du sud du Japon, cette broderie a été abandonnée et finalement oubliée
Un renouveau s’est amorcé récemment avec la redécouverte des techniques ancestrales et la mise en valeur du patrimoine rural japonais
Le Kogin est enseigné surtout dans sa région d’origine, la préfecture d’Aomori
La tradition est souvent ré-interprétée avec des fils de couleurs pour créer toutes sortes d’objets de décoration
Mais pour moi, mon mari étant originaire d’Aomori, le Kogin brodé au fil blanc évoquera toujours la neige de ce pays si rude et pourtant si accueillant
Un autre article sur le sashiko et le Kogin-ici-
Article actualisé en janvier 2014 après un nouveau voyage à Aomori -ici- Toujours du Kogin !
Voici un précieux historique de la broderie Kogin, dont on ne parle en France que depuis peu.
Ton quilt « La Forêt bleue d’Aomori », que j’admire beaucoup, est donc bien proche de cette très ancienne tradition, tant par les couleurs que par la multitude de triangles, sans doute là pour conjurer les diables des forêts ! Encore ton don pour capter l’essentiel…
Merci Katell, je n’y avais pas pensé !!!
j’ai pris un réel plaisir à visiter ton blog !!! tu m’as fait découvrir des ouvrages très beaux ainsi que la belle ville de Nantes en photo … cela donne un avant goût avant une visite …. amitiés et encore merci de faire rêver … marie 62
Merci beaucoup Marie, j’espère que la suite de mes articles te plaira tout autant !
Merci de m’avoir fait découvrir cette broderie magnifique !!!
Très belle page en tout cas et des photos vraiment super !
Bonne continuation !
Marion
Merci beaucoup Marion de cet encouragement
Bonsoir et merci pour cette belle découverte que j’ai faite grâce à ton partage!
Pourrais tu me dire comment apprendre cette technique et si elle est compliquée???Avant d’être malade je faisais du point compté et j’espère reprendre bientôt
Avec mes remerciements
cordialement
christine36
Mais non, Christine, ce n’est pas difficile mais il faut trouver les bons dessins, la bonne toile et les bons fils, dur, dur…
bonjour,
Etant passionné par toutes les techniques du japon, je viens de voir votre article sur la broderie kogin, pouvez vous me dire sur quel support cela est t-il fait et avec quel coton,
je trouve votre site trés interessant et j’aimerai rentrer en contact avec vous
amicalement
CATHE
Merci Cathe,
Le support pour faire le Kogin est une grosse toile de chanvre, à la rigueur de coton au tissage assez lâche, semblable à certains canevas pour la tapisserie, le fil utilisé est par conséquence assez gros.
Au Japon, je n’ai trouvé le matériel adéquat que dans le Nord, la région originaire de cette technique, et encore en cherchant bien !
Sur un salon de loisirs créatifs en France, j’ai vu un stand vendant la toile mais elle était en synthétique et le fil ne convenait pas plus ! Je pense que sur le Net, on peut réussir à trouver mais je n’ai pas fait de recherches dans ce sens
Vous pouvez me contacter avec mon adresse e-mail sans problème
Bonjour, Merci pour ces belles images je me suis lancé dans la broderie Kogin j’avais acheté le fil et le tissu sur le net mais impossible de retrouver où. Auriez vous des pistes ainsi que des modèles de combinaisons de points . J’ai 2 livres mais le deuxième est une redite en français du premier.
au plaisir de vous lire
Guy
J’ai appris qu’une boutique qui vendait toile et fil sur le Net a fermé à la fin de l’année 2013, peut-être était-ce celle que vous connaissiez…Il me semble qu’il n’y a pas beaucoup de livres en français, mais je n’ai pas fait de grandes recherches en ce sens, donc je ne peux guère vous aider
Je sais que mes articles sur le Kogin sont copiés sur d’autres blogs dont les auteurs les présentent sous leur nom ! Ainsi va la vie sur Internet …
Bonjour,merci beaucoup pour cette présentation des broderies Sashiko et Kogin. Je l’ai ai découvert récemment et trouve ces arts magnifiques. Je réalise en ce moment des essais et avec votre permission renverrai vers votre blog.
Merci encore
Adele
Merci Adèle, je vous souhaite de prendre bien du plaisir à continuer à broder ! Lancez-vous aussi en patchwork, vous me semblez douée !
Je ne manquerais pas d’aller voir vos réalisations ultérieures…Courage !
bonjour
j’ai la maladie de Parkinsoé
j’aime le sashiko et la broderie japonaise en général.
pendant 2 ans dans le cadre des « taps » j’ai prpoposé ce travail que les enfants ont vraiment aimé
bientôt je vais commencer une série de coussins
a Paris , il existe une librairie japonaise extra tout en japonaois , mais on comprend les images
Je suis ravie, Christiane, que vous aimiez autant que moi les arts textiles du Japon
La librairie Junku à Paris est en effet une mine d’idées par la proposition de revues et de livres japonais
Je suis très interessée
Merci de vous êtes attardée sur cet article…Mon but reste de faire découvrir des techniques de broderies mais aussi des usages concernant les textiles si peu connus en général
bonjour Madame, je vous remercie pour votre publication
je ne connaîssais pas cette broderie,
il reste à trouver la toile et le coton
Jacqueline
Merci Jacqueline de votre intérêt pour cette broderie vraiment originale et pas difficile à réaliser en plus !
Les fils peuvent très bien être remplacés par du Retors à broder DMC et une toile à broder un peu lâche de chez Zweigart peut faire l’affaire
Bon courage pour votre projet !
bonjour
je cherche des livres ou revues sur la broderie kogin
Une petite recherche sur Google peut-être…