Voyage de printemps à Kyôto
Uji et Byôdô-in autre articles : I | II | III | IV
L’après-midi de printemps s’acheva dans une atmosphère sereine égayée par les chants des oiseaux…
…qui ne se laissèrent point troubler par les vibrations sourdes de la cloche du temple toquée par un long bâton quand se fermèrent les portes du complexe de Byôdô-in
Notre dernière visite fut pour le musée situé dans l’enceinte de Byôdô-in qui nous laissa sur l’enchantement des vestiges décoratifs sauvegardés de l’Amidadô
Voletant sur de légers nuages et ayant gardé quelques traces de polychromie, de gracieuses statues de Bosatsu musiciens se répandent en sons mélodieux donnant un avant-goût du paradis
Les photos de ces merveilles étant interdites, ici celles officielles du musée
Le sac lesté d’un petit poids en fonte comme souvenir de la journée, nous décidâmes d’aller plus avant dans la contemplation des innombrables cerisiers de la ville d’Uji
Uji célèbre, dans de nombreux sites disséminés dans la ville, le souvenir d’une œuvre littéraire de première importance dans la vie culturelle du Japon depuis des siècles et qui inspire encore les artistes contemporains
Les aristocrates de l’époque Heian avaient l’habitude de partir en villégiature dans leurs résidences de campagne aux environs de la capitale, la ville d’Uji proche de Kyôto fut donc le lieu privilégié pour voir s’y dérouler les aventures du prince Genji
Ce roman, écrit par Murasaki Shikibu, dame d’honneur d’une impératrice, fille du tout puissant ministre Fujiwara no Michinaga, conte l’histoire des amours contrariées du Hikaru Genji « le prince radieux » et de son fils, le prince Kaoru « le prince parfumé » dans une cinquantaine de chapitres où la psychologie des personnages largement empreinte de mélancolie est décrite avec une acuité remarquable
Ce roman foisonnant peut être considéré comme la quintessence de la civilisation aristocratique de la Cour de Heian
Le célèbre pont d’Uji, témoin de tant d’évènements dramatiques, ne fait vraiment plus rêver !
Heureusement, plusieurs autres ponts se donnant des airs antiques dans l’espoir de faire oublier leur structure en béton, arborent des rambardes en bois d’un beau rouge vermillon afin d’agrémenter les balades le long de la rivière
Les berges de l’Ujigawa se parent au printemps de multiples cerisiers qui font oublier quelque peu les abords de la rivière habituellement assez ingrats
La floraison des Sakura au début avril donnent prétexte à des divertissements festifs qui se déclinent en propositions diverses et variées
Pour fêter les fleurs, il est d’usage d’aller se distraire en bonne compagnie pour manger mais surtout pour boire et en général autre chose que l’excellent thé produit à Uji !
Tout au long de la rivière, des auberges traditionnelles proposent des salons particuliers pour la détente avec terrasses surplombant les berges offrant le privilège d’une vue imprenable sur les arbres en fleurs !
Mais étaler une bâche au sol, près de la rivière, en prenant la précaution indispensable d’apporter provisions et boissons procure aussi bien du plaisir dans la contemplation des cerisiers annonçant l’arrivée du printemps
Le chemin du retour vers la gare passait dans un quartier commerçant, et si la proximité de la capitale enfle quelque peu les prix, je ne fus pas mécontente de mes trouvailles !
Les restaurants à Uji proposent leur spécialité de Zarusoba, les nouilles de sarrasin dégustées froides trempées dans une sauce au soja, mais dans cette ville, la farine de sarrasin est évidemment additionnée de thé vert !
Les pâtisseries traditionnelles, comme partout au Japon, affichent pour leur décoration les motifs récurrents des saisons, ainsi au printemps les roses pimpants s’étalent plaisamment dans les vitrines
Pour contrer tout ce rose un tantinet trop douceâtre, il nous fût impossible de résister à nous munir de vert !
Petites douceurs qui agrémentèrent le voyage du retour, avant de récupérer en gare de Kyôto, notre commande de Bento du matin, des petites cassolettes en céramique contenant des morceaux de poulpe cuisinés avec du riz aux légumes
Les huit bras des poulpes étant étirés en étoile (Hipparu) afin de les faire sécher évoquent un grand nombre de personnes qui en demandent d’où l’expression Hipparidako « celui qui est très demande »
Le nom de cet Ekiben, Bento de gare, contenant du poulpe est donc un jeu de mot, très fréquent dans la langue japonaise, ici sur Tako le poulpe
Uji recèle bien d’autres sites à découvrir …
…Au prochain séjour peut être…
Je voyage si joliment devant mon ordinateur grâce à vous…merci beaucoup. Sylvie63.
Merci Sylvie, de me suivre toujours si loin !
Merci Marie-Claude pour ces toujours intéressantes ballades, quel plaisir de voyager en votre compagnie !
Nous avons une belle cloche japonaise à Genève, voici son histoire.
La cloche de Shinagawa avait disparu de son temple au XIXe siècle, puis réapparu dans une fonderie d’Aarau en 1873 et installée dans le parc du Musée Ariana (Musée suisse de la céramique et du verre) à Genève, la cloche du temple Honsen-ji de Shinagawa a été restituée au Japon par les autorités de la Ville de Genève en 1930. Soixante ans plus tard, en signe de reconnaissance, le temple offre à Genève une réplique de cette fameuse cloche, qui sera érigée dans un pavillon au sein du parc de l’Ariana en automne 1991. Depuis, les cloches de Shinagawa, l’originale et sa réplique parfaite, sonnent la bonne entente entre les communautés genevoise et japonaise.
Toute l’histoire sous ce lien :http://www.geneve-shinagawa.ch/cloche.html
A bientôt !
Pierrette, je partage votre intérêt pour les cloches des temples au Japon, elles sont non seulement magnifiques mais leur histoire,souvent mouvementée, reste d’un intérêt constant comme la petite cloche datant de 1756 venant du temple Zuishôji de Tôkyo, exposée au Musée populaire de Genève
Il fait vraiment très bon ici
Merci
Je suis ravie de pouvoir contribuer à dispenser de la fraîcheur en ces périodes surchauffées !
Cela me donne même presque envie de continuer à publier…
De retour de vacances je viens aux nouvelles de la Chambre des couleurs et découvre votre réponse Chère Marie-Claude, qui m’avez manquée.
Vieille genevoise, vous m’intriguez avec ce : « Musée populaire de Genève » que je ne connais pas du tout. Je serais curieuse de le découvrir et d’aller admirer cette petite cloche et le reste. Où est-il ?
Bien cordialement
Pierrette
P.S. Mon quilt « Furusato 2 » est terminé !
Pierrette, en fait je pense que ce musée populaire est devenu après travaux le musée ethnographique de Genève mais je ne sais pas si cette cloche est exposée actuellement !
L’exposition à venir « Le bouddhisme de Mme Butterfly »-sic- sur le Japon dans ce musée promet d’être passionnante
Je serais ravie, il va sans dire, d’admirer votre quilt !!
Bonjour Marie Claude,
Je viens de lire le mot de réponse à Patchcath et je m’interroge-et même je m’inquiète: auriez vous choisi d’interrompre votre blog ? J’espère que vous allez bien cependant, et je vous fais toutes mes amitiés.
Votre vieille lectrice,
Françoise
J’avoue, chère Françoise, que j’ai des doutes pour continuer le blog, car constater que mes photos et mes textes (surtout mes relations d’expositions) alimentent d’autres blogs de paresseux qui s’attribuent sans scrupules mon travail sans mentionner évidemment la source, me laisse amère et désabusée…Alors, pour l’instant plus l’envie…