Quilt en lainage
Ce quilt confectionné pour l’hiver recycle des chutes de lainage provenant de liasses d’échantillons de tailleur destinés à la confection de costumes masculins
J’ai déjà utilisé ces mêmes lainages pour confectionner un quilt de triangles à l’hiver 2010 – ici- …mais je n’avais sélectionné à ce moment qu’une gamme restreinte de couleurs parmi mon nuancier
Pour ce nouvel ouvrage, j’ai donc complété les échantillons restants du nuancier gardés soigneusement avec de nouvelles étoffes rapportées du Japon récemment et venant de l’atelier de ma belle-sœur
Après avoir réfléchi aux différentes figures géométriques pouvant être découpées aux dimensions de chaque échantillon de lainage, c’est l’octogone qui s’est révélé le plus apte à éviter le gaspillage textile !

Classiques octogones découpés impérativement aux ciseaux cranteurs afin d’éviter l’effilochage inhérent aux lainages
Je commençais cet ouvrage, en étant plongé dans l’écoute du « Winterreise – Le voyage d’hiver » de Schubert, nouveau disque que je venais d’acquérir et que j’écoutais en boucle sans me lasser, la voix de ténor de Jonas Kaufmann comblant ma déréliction du moment
Puis j’alternais avec la version, jusque là entre toutes préférée, du baryton Dietrich Fischer-Dieskau, les deux n’étant pas (ou plus) du goût des éminents critiques musicaux du moment, ce qui me laisse perplexe sur les diktats de tous les spécialistes auto-proclamés !
Accompagnée par la musique et surtout par les textes racontant l’histoire d’un jeune homme qui désespéré par un amour déçu, erre, mélancolique et solitaire, dans un paysage hivernal, j’entrepris d’assembler les octogones en me laissant guider par la musique
Le placement des couleurs fut donc plus ou moins le fruit du hasard car de temps en temps j’aime fort m’abandonner à l’imprévu !
Les brun, beige et bleu se chargèrent d’apporter de la variété parmi la palette de coloris très foncés restés à ma disposition en introduisant dans le plan coloré des motifs secondaires en croix comme un écho aux tourments du Wanderer
Mais comme je suis une incorrigible adepte des couleurs mélangées, j’ai relié les octogones entre eux par de minuscules triangles de lainage colorés provenant de très petits échantillons récoltés au rayon ameublement du magasin « Le Bon Marché » à Paris, dans lequel je sévis pendant quelques années au rayon mercerie !
Les couleurs de ces petits bouts furent sélectionnés à dessein afin d’apporter des touches de lumière à une gamme de coloris un rien trop sombre…comme des lueurs d’espoir entrevues par le Voyageur de Schubert au fil de son errance
La bordure recycle un très grand métrage de laine fine récupéré chez un designer, textile alignant une gamme étendue de teintes variées dans lequel une styliste préleva de multiples carrés afin de préparer une collection d’hiver
J’ai réussi, au milieu des découpages, à récupérer suffisamment de matière pour, chutes mises bout à bout, confectionner les bordures
Pour éviter les bosses disgracieuses dues aux marges de couture forcément importantes, j’ai intercalé une nappe de molleton entre le top et la doublure comme pour un quilt de coton afin de les « noyer » quelque peu
La doublure est un métrage de laine assez épaisse ne permettant pas le matelassage, le quilt fut donc noué avec des brins de coton « Retors à tapisserie » de DMC
Cet ouvrage suffisamment grand a été conçu comme un « Duo-Quilt » !
Il se charge de notre confort, quand nous lisons, côte à côte, mon époux et moi, tout au long des froides soirées d’hiver
N B : Mon amie Jacqueline a publié sur son site son « Voyage d’hiver »
http://textpatch.e-monsite.com
Sans nous être concertées, même si nous échangeons beaucoup à propos de nos projets, nous avons travaillé sur le même thème musical et littéraire avec notre sensibilité propre
Deux inspirations pour mettre en scène des étoffes renouant avec une ancestrale tradition du patchwork
C’est magnifique, original dans le choix de ces echantillons de lainage, vous avez su en faire quelque chose d’unique.
Merci Françoise, je suis ravie que vous appréciez aussi cet ouvrage !
Que de douce chaleur ,que de tendresse, dans ce plaid et dans le récit que vous faites de sa création ! on ne peut que vous aimer, Marie Claude…Joyeux Noël !
Merci Françoise, de votre constante indulgence pour mes petits travaux…et pour ma modeste personne !
Que cette fin d’année vous soit douce
Votre quilt est de toute beauté et j’aimerais bien le toucher!
Il est vrai que c’est incroyable comme la « mode » peut changer dans l’interprétation
de la musique et je suis d’accord sur le « diktat ».
C’est mon premier commentaire, mais j’aime suivre votre blog depuis
un bon moment déjà.
Au plaisir de vous relire et avec mes vœux les meilleurs!
Merci Hélène, je suis heureuse que vous me donniez si courtoisement vos impressions sur mes articles
J’espère que mes compte-rendus divers et variés sauront encore vous plaire dans les mois à venir
Heureuse fin d’année
Bonjour Marie-Claude,
Quel magnifique ouvrage !
J’avais moi aussi sollicité une maison de confection de costumes pour hommes et j’avais reçu 2-3 grands sacs poubelle remplis de chutes de cachemire. Ces tissus sont tout à fait agréables à travailler et donnent un plaid douillet au final.
Amitiés.
Merci Catherine, en effet, les échantillons de lainage sont une source d’approvisionnement textile irremplaçable pour des projets sortant du patchwork conventionnel
Travailler avec des étoffes inattendues est épatant ! Et quand, en plus, comme vous, on peut faire du cocooning dans nos plaids-maison, quel bonheur !
Toujours autant de charme dans vos créations et quel plaisir de lire de suivre votre cheminement créatif. Merci Marie Claude
Merci Martine, vos remarques si aimables sont toujours bienvenues !
Bonjour Marie-Claude !
Eloignée d’internet depuis un mois, je retrouve avec plaisir votre blog
Je sais que ces travaux prennent beaucoup de temps et j’apprécie les petits éclats de lumière de vos triangles et j’imagine vos octogones-aux-liens comme autant de petits couvercles de chaufferettes !
je vous souhaite un bel hiver Marie-Claude, comme celui que nous promet la vision de votre travail…
Merci Ella, la vision de »chaufferettes » m’a bien fait rire !
Juste avant la finition, ma fille y voyait, quant à elle, des bérets…J’ai donc supprimé les octogones dont le tissage et la couleur faisait « trop papy » …
Mais voilà qu’elle trouve maintenant que les « bérets »se trouvent encore plus accentués par le petit toupet de fil !
Mais je suis ravie de telles réactions ! Car cela signifie que l’activité patchwork est bien vivante et ménage bien des surprises !!!
Insatiable abeille ! Une admiratrice de toujours !De Lausanne, Suisse.
Chère Béatrice, votre estime m’est précieuse !
Beaucoup de chaleur grâce aux tissus, de retenue dans les couleurs avec quelques explosions…
Magnifique nouveau quilt !
Merci Katell, je suis heureuse que tu apprécies aussi cet ouvrage
Le plan d’un quilt peut être basique, facilement lisible mais s’il n’enlève rien aux sensations ressenties de par le bon usage des étoffes atypiques employées, soie ou lainage, c’est qu’il est réussi ! (modestie mise à part bien entendu !)
Chaufferettes, bérets… permettez-moi d’ajouter « papillons ». C’est ce que je vois dans tous ces petits triangles multicolores qui illuminent votre nouveau quilt, sous la chaleur duquel on doit se sentir douillettement bien. Quelle jolie réussite ! Meilleurs voeux !
Ah ! Merci Annick, je constate que mes petits triangles que je voyais aussi comme des papillons n’ont pas échappés à votre sagacité !
Ce quilt, destiné à mon époux, fait bien envie, pour s’y blottir, à chacune de mes filles ! Il va me falloir en confectionner un second…quand j’aurais thésaurisé suffisamment de chutes de lainage…
Qui a dit que c’était simple ! Que nenni… Il y a beaucoup de figures différentes et d’autres qui arrivent avec les choix des couleurs et des contrastes avec les petits triangles « papillon » et les « bérets » apportent de la fantaisie dans les figures foncées… Et toujours les petites lumières qui clignotent dans une matière dense et épaisse ! C’est subtil et lire côte à côte c’est vraiment romantique ! Un plaid de grand luxe, Schubert et un adorable mari (enfin je le suppose puisque vous lisez serrés l’un contre l’autre !). Peu importe si dehors les lumières sont un peu chiches et que, sur les Champs Elysées ça sent la friture ! La joie c’est le coeur et les mains !
Bonne Année 2015
Merci Christine, Votre sens de l’observation doublé de délicatesse à l’exprimer me ravit toujours ! et merci aussi de lire mes articles avec une grande attention, ce qui n’est pas pour me déplaire !
J’espère que votre estime s’appliquera aussi à mes prochains travaux en cette année 2015, que je vous souhaite plus que meilleure !
J’ai été fan de vos productions en 2014 ; je le serai en 2015 !
J’ai aussi écouté Winterreise de Schubert. Alors là, c’est quand même quelque chose ! Je ne suis pas sûre de pouvoir l’écouter en boucle ! Il doit falloir de l’entraînement pour ne pas se laisser engloutir par le froid et la solitude ! Mais je vais persévérer !Pour ce genre d’ambiance, de temps en temps, je me passe Mahler Kindertotenlieder. Ca aussi c’est du costaud. A dose homéopathique, ça m’apaise.
Bises et bonne journée
Schubert est un excellent compagnon dans les périodes de mélancolie noire ! Plus que Mahler que je trouve un peu trop larmoyant quoique ses lieder chantés par D.Fischer Dieskau (années 1960) restent des joyaux
Et pour les moments de doute et de questionnements, il reste les 4 derniers lieder de R.Strauss
Actuellement, je travaille quotidiennement sur plusieurs ouvrages assistée des couleurs de la musique baroque …Vous pourrez juger du résultat dans … quelque temps !