Selon le dicton maintes fois vérifié qu'en avril il ne faut pas se découvrir d'un fil, c'est avec manteau, écharpe et gants que nous sommes partis en expédition en fin de semaine dernière pour une des premières grandes brocantes parisiennes dans les quartiers sud de Paris Même si, avec la multiplication des vide-greniers, l’espoir de trouver la chose inattendue se fait de plus en plus rare, nous aimons quand même les arpenter pour l'amusement de contempler des montagnes de fringues, de godasses et de bibelots saugrenus, reflets de notre absurde société de consommation En tout état de cause, ce samedi se révéla plein de surprises !

Assiette en faïence - Vers 1880 - Origine Est de la France, Strasbourg ou Lunéville

Ravier en porcelaine de Limoges - Vers 1885 - Manufacture de CFH Charles Field Haviland et GDM Gérard Duffrasseix et Morel.

Détail du décor dans un style naturaliste plein de légèreté
Un peu plus loin, surprise de découvrir dans un fatras de vaisselles à 1 € la pièce, des petites tasses à saké en porcelaine peintes à la main avec un décor en relief, généralement ce genre d'objets au Japon se vend toujours par cinq, mais ici seulement quatre rescapées dont une ébréchée ayant survécu aux aléas des temps rejoindront ma modeste collection

Guinomi - Tasses à saké - Époque Taisho - Vers 1920

Matière première pour un projet futur
Aussi, un petit bout soyeux de cravate dépassant d'un carton a t-il attiré mon attention sur son contenu, une dizaine de belles endormies en soie accompagnées de pochettes très chiffonnées mais en parfait état, se sont révélées toutes de marques prestigieuses, garantie de beaux dessins très stylés

Le travail des stylistes des maisons de couture chic trouvera une seconde jeunesse !
La brocante envahissait les trottoirs de ce quartier du XVe arrondissement, là où se trouve un restaurant japonais prétendument gastronomique qui servit de point de ralliement à quelques brocanteuses japonaises venues vendre là des vêtements et accessoires de mode griffés dont je n'avais que faire, mais...

Yukata ou Kimono en coton pour l'été, entièrement cousu à la main dans la plus pure tradition japonaise

Cinq "Furoshiki" carrés en coton aux motifs traditionnels
...car je découvris sur le stand d'à côté, d'autres tissus neufs et cédés pour quelques euros

Détail d'un Furoshiki - Décor traditionnel d'herbes flottant au fil de l'eau
Du coton mais aussi des soies pour lesquelles je rajoutai quelques euros de plus ...

Chirimen de soie au décor exécuté en Shibori

Un métrage de soie pour kimono au décor de feuillage blanc sur fond violet

Grand Furoshiki en rayonne, matière très courante au Japon et pratiquement inusable !
Des textiles en coton à impressions au pochoir de dessins colorés typiques des îles Ryu Kyu au sud du Japon...

"Bingata" textile d'Okinawa, au décor peint à la main sur toile de coton

"Tenugui" - Longs rectangles de coton non ourlés sur fond indigo
On me proposa quelques éventails en papier sur monture de bambou, accessoires courants au Japon mais dont les décors plein de sobriété évoquant les saisons sont toujours très séduisants...

Collection pour l'été !
...bien que ce genre d'accessoire soit remis avec humour au goût du jour !
Pas tout à fait ma préférence mais faisant partie du lot, je l'ai accepté avec amusement

Souvenir de "Tokyo Disney land" !
Les offres de textiles épuisées, on me fit cadeau aimablement de petites pochettes et d'un minuscule porte-monnaie confectionnés en soie de kimono

"Nioi Bukuro" Petits sachets contenant de la poudre d'encens
Tout en pensant que ce genre de découverte en brocante pourrait être faite par toute collectionneuse de tissus qui aurait la main heureuse et qui conforterait ainsi ses connaissances en textile, je dois préciser, suite aux nombreuses demandes que je reçois, que trouver des tissus anciens authentiquement japonais en France est quasiment impossible, au Japon d'ailleurs la recherche n'y est pas aussi facile que l'on pourrait penser

"Sensu" Éventail peint à la main par un artiste de Kyoto pour célébrer le printemps