Chartres – Par les rues, de nuit …et de jour

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En septembre, à Chartres, parcourir les vieilles rues du centre ville échappées des temps médiévaux, de nuit et même sous un vent à couper le souffle, procure une excitation peu banale…

Vues du côté du portail sud, deux tours de lumière

…Surtout quand les animations de « Chartres en lumières » transforment les lieux habituels en fascinants tableaux animés

La rose du portail sud sous son apparence de soleil de feu

Les éclats des vitraux polychromes transfigurent la façade de la cathédrale

Chaque nuit, la Vierge dite de « la Belle Verrière » fait de furtives apparitions qui ne manquent pas de renouveler sa gloire en majesté

Sur les ébrasements du portail nord, les prophètes de l’Ancienne Loi faisant escorte à Sainte Anne debout sur le trumeau, semblent manifester, sous les lumières inattendues, un désir bien légitime d’échapper à leurs habituelles tenues grises insipides…

Isaïe, Jérémie, Siméon, Jean-Baptiste et les autres…

…Pour revêtir de nouveau, le temps d’une nuit d’été, leurs habits bigarrés depuis trop longtemps remisés

A l’abri du vent, sous la protection des prophètes !

La forêt d’or des arcs-boutants s’érige en gardienne du précieux reliquaire du chevet

Le chevet de la cathédrale

Plaisir de flâner dans les rues désertes de la nuit, seulement guidés par les halos de lumières projetées sur les façades historiques

Pierrot le jour, Polichinelle de nuit

Les vieilles rues jouxtant les jardins de l’Archevêché, de nuit, prennent des allures mystérieuses de coupe-gorge d’opérette

Même pas peur !

D’anciennes petites façades ingrates ont droit, le temps d’une nuit, de rêver sous leur nouvelle parure étincelante de vitraux et de rinceaux colorés

Collégiale Saint André

Les détails des tableaux célèbres de Manet s’affichent sans vergogne sur des murs vêtus habituellement de gris muraille..

Zola se tient en équilibre instable sur un parapet, Berthe Morisot a changé de balcon, et les dandys en haut de forme hantent subrepticement les lieux de culte…

L’église Saint Aignan…

…Tandis que Courbet en peintre bohème n’en finit pas d’arpenter la ville

…sert de cimaises improvisées !

La lumière en flots dorés incite les ponts jetés sur l’Eure à jouer au dédoublement sur l’eau miroitante

Un des multiples petits ponts franchissant l’Eure

De la ville haute à la ville basse, la cathédrale veille dans la nuit

La cathédrale vue de la rue du Bourg

Sur les murs et les volets fermés de maisons inhabitées, des personnages fantômes surgis d’un passé lointain font de brèves irruptions

« La pourvoyeuse » de Chardin en fantasque apparition

Regagnant notre hôtel, la nuit fort avancée, l’illusion d’un monde enchanté nous poursuit !

Hôtellerie Saint Yves

Notre hôtel à Chartres, choisi presque par défaut, s’est révélé entièrement à notre goût !

A l’ombre tutélaire de la cathédrale

Sobre, sans décoration de mauvais aloi, accueillis par des personnes charmantes avec une courtoisie feutrée digne de sa situation exceptionnelle

Dans les jardins de l’archevêché, un labyrinthe végétal

La Maison Saint Yves est un bâtiment construit au XVIIe siècle sur le site d’un ancien prieuré et de son hôtellerie réservée autrefois aux pèlerins et aux voyageurs

Dans la ville basse, étroites petites maisons accolées solidairement, vues depuis notre chambre d’hôtel

L’hôtellerie St Yves située sur une hauteur dominant la ville, au pied de la cathédrale, offre une vue superbe sur les jardins de l’archevêché qui cascadent en terrasses jusqu’aux rives de l’Eure…

L’Eure délimitant la ville basse

…Sur les maisons qui se pressent au pied de la butte et sur une grande partie de la ville

La belle galerie voûtée du XVIIe siècle, au rez-de-chaussée

Au bout de la galerie, en contre-bas, un petit espace jardinier a été aménagé sur les vestiges de l’ancienne crypte du prieuré

Chevet de la crypte où la nature reprend ses droits…

…Même si on joue à la jardinière en enlevant les mauvaises herbes !

Reprise de la flânerie, au hasard dans les rues de la vieille ville pour admirer les architectures en colombages des maisons moyenâgeuses (peut être un peu trop « joliment »restaurées ?)

La maison dite « du saumon » datant du XVIe siècle et adossée autrefois au mur d’enceinte du château des comtes de Chartres

La maison dite du saumon, située sur l’ancienne place du marché aux poissons a vu la décoration de sa façade finement préservée

Décors naturalistes sur la façade de bois et de pisé

Les vestiges bien ténus du « Parloir aux bourgeois », l’ancien hôtel de ville jusqu’à la Révolution se révèlent au détour d’une banale rue commerçante

Du XIIIe au XXe siècle les époques se télescopent

A Chartres, le Centre international du Vitrail est installé dans l’enclos gothique de Loëns, magnifiquement restauré, rare vestige d’une architecture civile du XIIIe siècle

Les trois pignons de la grange aux dîmes

L’enclos de Loëns, dépendant du chapitre de la cathédrale, constituait autrefois un vaste ensemble comprenant un cellier et des greniers afin d’y stocker les impôts en nature dus par la population chartraine au clergé

La grange aux dîmes construite vers 1200

L’immense charpente délimite bien chaque travée de la grange

Madriers de chêne massif impressionnants

Les énormes poutres de chêne soutiennent un toit constitué de lambris de sapin, un toit de tuiles à l’extérieur assure l’étanchéité du bâtiment

Beau travail de charpente à l’ancienne

La thématique de la fabrication du vitrail y est fort passionnante, surtout pour moi qui manifestait une profonde ignorance dans ce domaine !

Processus de mise en oeuvre de simples verres teintés découpés, peints en grisaille et enfin tenus dans les plombs

Le cellier, en sous-sol du bâtiment comporte aussi trois nefs aux croisées d’ogives reposant sur des colonnes à chapiteaux

« Entre ciel et terre » exposition de Kim En Joong

Le cellier sert de salle d’exposition aux œuvres contemporaines des artistes du vitrail

Facéties en transparence et en duo !

Entre deux visites culturelles, nous n’avons pas manqué de profiter de notre petit séjour chartrain pour tester l’hospitalité et la gentillesse des restaurateurs passionnés par leur métier

Café couronnant la fin du repas au restaurant-brocante « Le Pichet » rue du Cheval Blanc

Même en Eure et Loir, l’art du Japon reste présent avec une exposition de Kiri-e, ce sera l’objet du prochain article…

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Voyage à Chartres – autres articles :
1. La cathédrale et ses vitraux
2. Par les rues, de nuit …et de jour
3. Mizuno Shunji ou l’art du Kiri-e, le dessin en papier découpé au Japon