Kanazawa – Kenroku-en – III – Les pavillons de thé

Kenroku-en abrite plusieurs pavillons de thé, l’un de construction récente et assez luxueux accueille les visiteurs du jardin pour une pause-thé, les autres plus anciens et plus rustiques ne sont ouverts que pour des occasions particulières

Prendre le thé dans le jardin !

Shigure-tei, « pluie d’automne » le pavillon de thé le plus grand fut reconstruit en 2000 (Heisei 12) mais en respectant des plans anciens datés de 1676 pendant l’ère Edo (1603-1868)

Shigure-tei – L’entrée et son portillon à claire-voie

De plan carré, la maison de thé se conforme au style Shoin, style architectural habituel des résidences anciennes et modernes de l’aristocratie,

Shigure-tei – La maison et son jardin

Tsukubai est un bassin situé à l’entrée des pavillons de thé afin que les visiteurs se purifient la bouche et les mains

Tsukubai creusé dans une pierre naturelle

Le pavillon de thé de six pièces s’étend sur une superficie de 270 mètres carrés

Shigure-tei – L’entrée où l’on se déchausse !

Généralement dévolue à la dégustation du thé, la maison peut-être louée à la journée pour une occasion festive

Shigure-tei – Entrée
Pour une pause détente au milieu de l’après-midi !

Si les maisons de style Shoin ont comme caractéristique de posséder sur un plan carré des plafonds en bois à caissons ouvragés, cette maison de thé ne possède qu’un plafond en bois naturel

Shigure-tei – Détail des plafonds de la maison

Ce style Shoin a pour spécificité des sols recouverts de tatamis où l’on s’assoit pour, ici, prendre le thé

Shigure-tei – Intérieur de la maison de style Shoin
Les piliers rectangulaires sont en général légèrement chanfreinés
Les Fusuma ont été ôtés afin d’agrandir l’espace

Les Fusuma sont constitués de structures rectangulaires ajourées en bois sur lesquelles sont collées des couches opaques de papier Washi superposées

Des parois coulissantes amovibles destinées à séparer les différentes parties de l’espace intérieur selon le besoin d’isolement recherché

Shigure-tei – Partie de la pièce où l’âtre reçoit la bouilloire pour chauffer l’eau

Les Shôji, panneaux de papier Washi translucides renforcés par un châssis en treillis de bois tamisent de façon naturelle la lumière venant du jardin tout en isolant les pièces de l’extérieur

Le Washi est un papier léger, doux, solide car pratiquement indéchirable, obtenu notamment avec l’écorce du mûrier (en Occident, il est traduit par « papier de riz » ce qui est une aberration !)

Le thé servi avec courtoisie !

Les Shôji font la transition entre l’intérieur et l’extérieur de la maison et notamment du jardin

Ils jouent un grand rôle dans l’atmosphère si particulière qui est celle de l’habitat japonais traditionnel

Sencha et Wagashi – Thé vert et petit gâteau japonais

Les parois pleines de la maison sont réalisées en torchis, le revêtement intérieur entièrement en bois, les cloisons en papier et les tatamis participent à cet aspect si recherché proche de la nature

Shigure-tei – Mon époux ne se lasse pas d’alimenter mon blog avec ses photos !

La maison comporte dans chacune de ses six pièces un Tokonoma, alcôve de la largeur d’un tatami (1,82 m) généralement, surélevée et dotée d’un soubassement où sont exposés un Kakemono, rouleau de peinture verticale ou un objet d’art

Shigure-tei – Tokonoma dans la pièce principale

Le Tokonoma, élément principal du décor de la pièce, est composé de matériaux choisis avec le plus grand soin, le pilier qui jouxte des étagères est la pièce maîtresse de cette niche ornementale

Shigure-tei – Tokonoma avec arrangement floral en hauteur

Ici, chaque Tokonoma accueille un Kakemono et un Ikebana, arrangement floral de fleurs de la saison

L’automne en cette fin d’octobre était le thème choisi pour la peinture et la disposition de fleurs et de rameaux

Shigure-tei – Tokonoma avec Chabana – Arrangement de fleurs destiné à la pièce pour le thé
Chabana avec des fleurs de la saison est toujours très naturel

La maison est construite selon les normes japonaises et les encadrements des cloisons ne sont pas très hauts !

Shigure-tei – Mon fils passe tout juste !

La longueur d’un tatami est le double de sa largeur et sert d’unité de mesure à toutes les parties de la maison, les portes, les fenêtres, les Fusuma et les Shôji sont toujours construits en respectant ces proportions même si la longueur d’un tatami diffère entre les régions, à Kyôto il est plus grand qu’à Tôkyô (1,76m) où l’espace est plus restreint !

Petite vue insolite pratiquée dans une cloison !

Le pavillon de thé, doté d’une véranda ouverte sur trois côtés, est construit au bord de la rivière et permet une vue sur le jardin encadrée par la structure orthogonale du bâtiment

Shigure-tei – Le pavillon de thé et son emplacement dans le jardin

Les Shôji sont doublés de parois vitrées coulissantes ouvrant sur le jardin quand la saison le permet

Shigure-tei – Galerie ouvrant sur le jardin

Dans l’architecture de style shoin et les maisons de thé, une galerie-vestibule sert d’espace de transition entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment

Shigure-tei – Les Shôji ouvrent sur la galerie

Toute en longueur, le sol de la galerie est en principe recouvert d’une rangée de tatamis

Shigure-tei – La galerie couverte

Dans cette maison de thé, le sol est en bois recouvert de Goza, nattes de paille, ainsi que de tissu rouge en guise de tapis

Shigure-tei – Repos-méditation devant le spectacle du jardin

Le jardin, contemplé de cet espace, assis au niveau du sol, prend un aspect particulièrement nouveau …

Shigure-tei – Ouverture sur le jardin
Une rigole et des cailloutis au seuil de la maison servent à drainer les eaux pluviales

… surtout quand le murmure de la rivière sinuant tout près ajoute à la rêverie !

Le jardin et le rivière vus du pavillon

Chashitsu, une autre maison de thé de style So-an, cabane rustique, se situe à l’écart dans un petit jardin attenant

Yûgao-tei – So-an au toit de chaume

Ce genre de petit pavillon de thé est constitué de matériaux naturels choisis rigoureusement, murs de torchis et toit de chaume complètent la simplicité de cette Sôan, chaumière rustique

Yûgao-tei – Au coucher de soleil
Installée dans le jardin en 1774, Yûgao-tei est restée au même emplacement depuis presque 250 ans !

L’après-midi s’achevait avec le jour déclinant …

Vue du Kenroku-en, le château de Kanazawa –
Cette partie ancienne du château date de l’époque Edo, le reste a été reconstruit
Au moment de notre visite en travaux de restauration

…dans une atmosphère sereine

La nuit tombe … Kenroku-en ferme ses portes !

Quelques aspects de la ville de Kanazawa dans les prochains articles …A suivre…

2 réflexions sur « Kanazawa – Kenroku-en – III – Les pavillons de thé »

  1. Chère Madame
    Merci mille fois pour ce si beau reportage
    Mon mari et moi avons eu la chance de visiter Kanazawa et en particulier ce fabuleux jardin aussi c’est avec un très grand plaisir que je suis votre reportage (comme tous les autres d’ailleurs).
    Je suis une amoureuse du Japon et il me tarde que les frontières ouvrent à nouveau aux étrangers .
    En attendant vos photos et vos magnifiques quilts me font rêver et patienter.
    Belle journée à vous en attendant votre prochain reportage
    Bien amicalement

    • Merci Marie-Thérèse, c’est avec grand plaisir que je constate que mes articles sur mes voyages peuvent raviver chez les personnes qui me lisent d’autres beaux souvenirs !
      Je continuerai donc le voyage à Kanazawa avec la visite d’une maison de Geisha et un reportage sur la teinture Yuzen entre autres…Mais peut-être avez-vous vu déjà tout cela …

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