Kyôto – Nijô jô – Le château Nijô – I

Lors du dernier voyage à Kyôto, nous délaissâmes pour une journée les temples et autres sanctuaires …

Époque de Kôyô – Splendeur de l’automne à Kyôto
Spectacle naturel de rue en face du château Nijô

…pour une visite d’un château dont les bâtiments plusieurs fois incendiés puis remaniés au cours des âges ne laissent pas d’impressionner encore les visiteurs

Une partie de l’enceinte courant sur un périmètre de 360 x 480 mètres

Cette journée d’automne, entrecoupée de petites pluies intermittentes, se trouva voilée de bien de nuances de gris que le vert des feuillages eût quelque mal à dissiper

Les douves de 13 à 17 mètres de large

Une longue enceinte encore en place, constituée d’énormes pierres de soubassement, entourée de larges et profondes douves remplies d’eau…

Yagura – Petite tour de défense couronnant les angles de la muraille

… servait de défense mais sans réel besoin, car si dès l’origine le château fut destiné à protéger la ville, il se compléta dès le début d’une résidence de plaisance

De chaque côté de l’entrée du château, blocs de pierre parfaitement empilés

Les blocs de pierre taillés à la perfection sont empilés les uns sur les autres sans cales et sans joints de ciment

Empilement des blocs de pierre

La forme irrégulière des blocs leur permet de rester en place malgré les tremblements de terre, les assises inférieures étant plus épaisses que celles du sommet du mur

A l’intérieur de la muraille

Les murailles étaient généralement contre-butées à l’intérieur par des blocages de pierres et de terre sur lesquels s’élevaient chemin de ronde et tourelles

Higashi Ôtemon – « La grande porte de l’Est »
Percée dans un mur de l’enceinte, la porte d’entrée du château

Dès l’entrée, le ton est donné, nous sommes chez le Shôgun Tokugawa Ieyasu !

A l’entrée, un fonctionnaire du Bakufu, le gouvernement shogunal, dans son costume de l’époque Edo

Le château fut mis en œuvre en 1603 par Tokugawa Ieyasu pour lui servir de résidence lors de ses séjours dans l’ancienne capitale mais agrandi et vraiment achevé par le shôgun Iemitsu, son petit-fils, en 1626

Périmètre de 1,800 km environ pour faire le tour du château et de ses jardins

Après des décennies de rivalités entre clans féodaux se réglant par des guerres désastreuses à la fin du XVIème siècle, Tokugawa Ieyasu (1543-1616) parvint à vaincre ses rivaux et devint le Daïmyô le plus puissant et le maître incontesté du Japon

L’enceinte telle qu’elle se présentait vers 1884 (vers Meiji 17)
Sur le pont franchissant les douves vers 1901 (vers Meiji 34)

En rétablissant une paix durable, il posa les bases de la société « Tokugawa » d’ordre autoritaire gouvernée par tous les Shôgun, ses successeurs, qui devait durer jusqu’en 1868

Entrée du Ninomaru Goten – Résidence du Shôgun -1603-1626

Établissant le siège du Bakufu, le gouvernement à Edo, sa nouvelle capitale, il fit construire ce palais-résidence à Kyôto, afin d’accueillir le Tennô (l’empereur) qui, bien que sans pouvoir réel, gardait tout de même un prestige considéré comme le symbole de la nation

Les toits du Ninomaru goten recouverts de bardeaux de cyprès

En effet, Ieyasu, afin d’arriver à réaliser l’unification du pays avait besoin de son approbation pour asseoir sa légitimité

Sculptures animalières au-dessous du toit

Mais cette résidence d’un luxe extravagant permettait surtout au Shôgun de démontrer, face à l’empereur, sa nouvelle puissance incontestée

Les chrysanthèmes à 16 pétales, symbole de l’empereur, resplendissent ainsi recouverts d’or

Si Ieyasu ne vint que deux fois à Kyôto, le Shôgun Iemitsu fit restaurer et agrandir la résidence pour y recevoir également un autre Tennô, Go-Mizunoo (1596-1680)

Mais la résidence temporaire de l’empereur s’élevant au sud, reliée aux bâtiments palatiaux par des corridors, donnant sur l’étang et le jardin, fut détruite peu après

Sculptures de phénix sur l’imposte

Seul édifice restant des palais somptueux érigés à la fin du XVIème siècle, Nijô-jô se caractérise par son architecture Shoin zukuri (de style Shoin) style développé à l’époque de Momoyama (1568-1615)…

Sculptures d’oiseaux fantastiques …

…et restée comme base des nombreuses constructions résidentielles édifiées par les Daimyô de l’époque Edo

…de chaque côté du linteau

Les décorations magnifiant l’architecture sont l’expression raffinée de l’art et des techniques sculpturales de l’époque Edo

Shishi – Lion issu de la mythologie destiné à protéger l’entrée

La résidence seigneuriale Ninomaru se compose d’une succession de pièces disposées sur une diagonale, antichambre, salle de réception et destinée au conseil des ministres, pièces privées réservées au Shogûn, toutes reliées entre elles par des corridors

Pignon du bâtiment d’attente des visiteurs

Les corridors, reliant toutes les pièces de la résidence, reposent sur des planchers de bois munis de clous de métal qui en frottant sous la structure émettent, quand ils sont parcourus, un bruit caractéristique de pépiement d’oiseaux

Mon époux intrigué cherche sous la structure du bâtiment…mais cela reste invisible !

Uguisu bari rôka, « les couloirs rossignol » prévenait immédiatement la garde rapprochée du Shogûn que des visiteurs indésirables aux mauvaises intentions avaient réussi à se faufiler dans le palais !

Le Mon, chrysanthèmes aux seize pétales, armoirie réservée à
l’empereur

Le faste et de la magnificence des résidences de style Shoin, aux sols recouverts de tatamis, aux Fusuma (cloisons mobiles) et plafonds à caissons recouverts de peintures à fond de feuilles d’or avec linteaux sculptés, traduisaient éloquemment le pouvoir des commanditaires

Ninomaru – Décoration typique du style Shoin
Photo empruntée à un livre d’art japonais (Les photos à l’intérieur de la résidence étant interdites)
Ninomaru- Façades des salons de réception
Système ingénieux au dos des bâtiments pour recueillir les eaux pluviales

Les cloches au Japon n’ont pas de battant,suspendues dans un clocher, elles sont frappées sur l’extérieur du métal à l’aide d’un long bâton

Tsurigane – Cloche en bronze maintenant reposant sur le sol mais primitivement suspendue

Cette cloche frappée avec vigueur avertissait les gens du château d’un danger imminent, surtout utilisée comme signal en cas d’incendies

Anneau de suspension et anse de la cloche en forme de dragon

Nijô-jô possède de vastes espaces arborés

Au dos du bâtiment d’attente

Les espaces plantés de diverse espèces d’arbres s’étendent juste derrière les bâtiments

Selon le point de vue, les grands pins masquent les bâtiments de la résidence

De grands pin majestueux taillés soigneusement « en forme de nuages »…

Pins centenaires soutenus par « des bâtons de vieillesse »

… agrémentent la déambulation

Taille classique en forme de nuage
Minutieux travail de jardinier

L’automne au Japon est la saison des voyages scolaires

Étudiantes revêtues de kimonos colorés …

Tout au long de la matinée se succédèrent nombre de groupes d’étudiants profitant de la toile de fond de l’entrée du Ninomaru pour immortaliser leurs sorties !

… mirent un peu de couleur dans cette journée monochrome !

Le jardin spectaculaire autour de son étang dans le prochain article …

2 réflexions sur « Kyôto – Nijô jô – Le château Nijô – I »

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