Exposition « A l’aube du japonisme » – III –

Paris – Maison de la culture du Japon

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Suite au traité de commerce passé entre le Japon et la France, la première ambassade japonaise fit le voyage en Europe en 1862

Matsudaira Yasuhide – Iwaminokami (Daimyo de la région d’Iwami) – 31 ans
Deuxième ambassadeur en 1862
Photographie de J .P. Potteau

Le voyage du Japon vers l’Europe dura trois mois et les quarante membres de la délégation shogunale arrivèrent à Marseille, visitèrent Lyon avant d’arriver à Paris où ils passèrent presque une année à étudier la civilisation occidentale

Fukuzawa Yukichi – 27 ans
Photographie de J .P. Potteau
Cette photo de Fukuzawa jeune, prise par un Français, devint très célèbre au Japon même !

Les membres de l’ambassade étaient aussi chargés de négociations afin de retarder l’ouverture de nouveaux ports japonais en raison de l’hostilité manifestée, à ce moment, envers les étrangers

Parmi eus, Fukuzawa Yukichi, pourtant samurai de classe inférieure, mais ayant voyagé en Californie et parlant le hollandais, servit d’interprète aux membres de la délégation

Il devint célèbre dès son retour au Japon comme réformateur et théoricien politique de l’ère Meiji

Fukuzawa apprit l’anglais, occupa le poste de traducteur auprès du Shogun d’Edo puis se consacra à l’enseignement des idées et pratiques européennes afin de permettre au Japon de résister à l’impérialisme de l’Occident

Fukuzawa Yukichi – (1835-1901) – Photo de profil
Photographie de J .P. Potteau
Il devint ministre de l’éducation et fonda la grande université Keiô
Le billet de 10 000 yens est toujours à son effigie !

Pendant qu’au Japon, une quasi guerre civile, ponctuée d’incidents graves, opposait les tenants de l’ouverture et les partisans de l’expulsion des « barbares de l’Ouest », craignant pour l’intégrité de la civilisation japonaise…

Ikeda Naoki – Chikugonokami – (Daimyo de la région de Chikugo) –  28 ans
Premier ambassadeur de la délégation de 1864
Photographie de J .P. Potteau

…une deuxième ambassade envoyée en Europe en 1864, tenta en vain de d’obtenir la fermeture des ports aux étrangers

Tanaka Rentarô – 37 ans
Un des officiers de l’ambassade en costume d’apparat
Photographie de J .P. Potteau

Le photographe Jacques-Philippe Potteau entreprit de faire des clichés des membres des deux ambassades pour le Museum d’histoire naturelle

Masuda Susumu – 16 ans
Officier et interprète
Photographie de J .P. Potteau

De face et de profil, ces portraits furent réalisés à la manière d’études ethnographiques, fidèles au classement systématique des populations extra-européennes au XIXe siècle

Uchida Tsunesaburô – 25 ans
Commandant de la marine japonaise
Photographie de J .P. Potteau

Les Parisiens furent évidemment surpris mais séduits par les costumes, les coiffures et les armes portés par les Japonais, tous issus de l’aristocratie guerrière des Samurai, la plus haute caste en vigueur au Japon à cette époque

Okkotsu Wataru – 17 ans
Jeune homme chargé de coiffer les membres de l’ambassade
Photographie de J .P. Potteau
Le nœud papillon et le livre relié à l’occidental ne sont peut-être que fantaisie du photographe !

Tous ces hommes chargés de missions si importantes et investis dans des responsabilités étaient très jeunes mais l’espérance de vie au Japon à cette époque se situait aux alentours de 35 ans

Les photos prises à Paris sont les rares témoins de ces hommes qui devinrent des personnalités de l’ère Meiji en contribuant à moderniser les institutions et en faisant évoluer la vie intellectuelle au Japon à l’aube du XXe siècle

L’Exposition Universelle de 1867 ouvrira ses portes dans le prochain article !

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8 réflexions sur « Exposition « A l’aube du japonisme » – III – »

  1. Bonjour Marie-Claude,

    J’aime beaucoup en général des portraits en photo.
    Je trouve ceux-ci fascinants. Quelle prestance ont ces hommes. Je suppose aussi que malgré leur jeune âge, ils devaient avoir une fameuse maturité !

    Bonne journée.

    • Je le pense aussi, mais partir pour un voyage aventureux, ne connaissant presque rien de l’étranger, avec l’obligation de réussir dans leurs pourparlers, devait être et exaltant et lourd de responsabilités
      Moi aussi, chère Catherine, j’aime ces portraits, Fukuzawa est très séduisant !!!

  2. Merci pour ce partage Marie-Claude, c’est toujours aussi passionnant de voyager avec vous.
    Je vote aussi pour Fukuzawa 🙂
    Et Joyeuses Pâques à toute la famille
    Pierrette

      • OUI !!! C’est le même ? je n’avais pas fait le lien. Je l’avais offert à mon fils pour son anniversaire, il y a quelques années déjà, mais il m’avait promis q’il me le prêterait, mais j’attends toujours !
        Grâce à vous, je vais le lui réclamer ! Merci de me l’avoir rappelé. J’ai enfin lu l' »astringent », c’est passionnant, appris plein de choses. Et j’assisté récemment à une conférence d’Akira Mizubayashi, dévoré son dernier opus « Dans les eaux profondes »… (j’ai tout lu de lui) magnifique… et un peu inquiétant. Emmanuel Lozerand était aussi invité, il a traduit le journal de Masaoka Shiki, un travail colossal, de bénédictin. Cette vie est poignante « Un lit de malade, six pieds de long », aux Belles-Lettres.

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