Automne à Aomori

Retour à Aomori, et même si nous n’y avons plus de maison familiale, nous y revenons toujours pour rendre visite à des membres de la famille ou à des amis

Aomori s’est dotée au printemps 2011, d’une nouvelle gare toute en verre et en acier, très excentrée hélas, mais qui était nécessaire à la prolongation de la ligne du Shinkansen, le train à grande vitesse, mais je regrette beaucoup le charme « briques années 1950  » de l’ancienne

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Shin Aomori Eki – La nouvelle gare d’Aomori inaugurée en 2011

Il est impossible d’échapper aux images du Nebuta (ici) qui nous accueillent dès la descente du train !

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Gare d’Aomori – Maquette de Nebuta due à Mr Hayashi Hiroumi, qui créé des Nebuta depuis plus de 30 ans !

Les héroïques personnages mis en scène lors du grand Matsuri de l’été sont omniprésents dans toute la ville d’ailleurs

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Gare d’Aomori – Dessin préparatoire avant la création d’un Nebuta – Histoire du dieu Idaten qui poursuivit avec célérité les deux Oni (démons) dérobeurs des reliques du Bouddha – D’où l’origine de l’expression « courir comme Itaden » (courir à la vitesse de l’éclair !)

Le Nebuta a lieu chaque année au mois d’août mais beaucoup d’artistes à Aomori travaillent toute l’année à la confection des im menses chars (ici) …

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Aomori – Affiche du nouveau musée du Nebuta au centre ville – Avec un jeu de mots sur Aomori et sur « ai » = aimer Aomori ! Comme cela reste un peu obscur, « Aimori » est quand même écrit en Katagana au-dessus !

…qui seront promenés dans la ville pendant les six jours de liesse générale !

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Aomori – Izakaya – Établissement où l’on boit plus qu’on ne mange ! au nom évocateur de Tsugaru Jyoppari les cabochards de Tsugaru !

Dans l’espace tout en verre de la gare, se trouve toujours un emplacement choisi pour illustrer la saison avec un Ikebana

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Ikebana d’automne d’un membre de l’association Shôfûkadô kai

Chez le cousin de mon époux, professeur d’anglais à Aomori, nous passons quelques jours … à discuter de l’art et de l’histoire du Japon (ici)…

Sarasvati ou Benzai ten, estampe de Munakata Shikô, artiste originaire d’Aomori, sur le mur du salon

…et de l’ancienneté des peuples de ces régions nordiques combattus sans relâche par la volonté de centralisation des autorités qui se succédèrent au pouvoir tout au long des siècles

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Dans le Tokonoma, un Kakemono avec un paysage inspiré du style chinois

La maison de notre cousin est moderne mais, comme il est d’usage dans bon nombre de constructions contemporaines, une pièce servant de salon garde la tradition japonaise des tatamis et du Tokonoma alcôve où est exposée une peinture illustrant la saison en cours

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Broderie de Kuniko, grand mère des deux cousins, Kuniko vieux prénom, si peu usité maintenant, qui peut se traduire par « enfant du Japon »

La grand mère de ce cousin et de mon époux était une brodeuse émérite, j’ai pu admirer un de ses ouvrages, une représentation du Fuji san brodé, réalisée dans les premières années du XXe siècle

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Le Fuji san – Détail de la broderie

Travail traditionnel aux fils de soie et au fil d’argent au passé empiétant et en broderie couchée sur un support de soie

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Le village de neige niché sous les pins – Détail de la broderie

La maîtresse de maison aime cuisiner, mais elle aime surtout la belle vaisselle dont elle a une collection impressionnante

Coquilles Saint Jacques en sashimi et poissons cru et cuit, différentes préparations de légumes…

Chaque plat était proposé dans une vaisselle distincte mettant en valeur les couleurs des mets

Saumon grillé sur de belles assiettes bleues anciennes

Comme le cousin de mon mari adore les œufs de poisson comme tous les Japonais que je connais d’ailleurs, nous avons fait une petite virée au marché aux poissons d’Aomori (ici) afin de nous procurer ce mets délectable

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Sujiko – Oeufs de saumon – Prononcé  Suzuko en Tsugaru ben, la langue populaire d’Aomori !

Le marché aux poissons, en dehors des produits de la mer propres à la région, fait un peu de place à la grande spécialité d’Aomori : la pomme !

Fruit dont le thème est exploité à profusion et se trouve très souvent associé aux représentations du Nebuta,

Il est arrivé assez souvent qu’un commerçant ou un restaurateur m’offre, par courtoisie, une cannette de jus de pomme alors que les fruits restent fort chers au Japon mais ils font des cadeaux très appréciés  !

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Pommes et jus de pomme, spécialités d’Aomori – Ce cageot de 6 pommes coûtait 16 € environ

Quand nous nous rendons à Aomori, le berceau de la famille de mon époux, il est d’usage d’aller rendre visite à mon défunt beau-père au grand cimetière excentré d’Aomori, lieu très verdoyant à l’accoutumée, mais lors de notre venue le rougeoiement de l’automne avait déjà commencé à envahir le feuillage

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Avant de prier selon l’usage, mon fils procède volontiers au nettoyage soigneux de la sépulture

Une fois cette convenance achevée, à chaque nouveau voyage, nous aimons remettre nos pas dans nos va-et-vient d’autrefois

La zone portuaire change peu à peu (ici) nous nous apercevons à chaque fois que les nouveaux aménagements côté ville, agrémentent toujours davantage notre balade nonchalante surtout par une claire journée ensoleillée

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Aomori – L’élégant tablier du  Bay Bridge

Les anciens parkings à vélo devenus anarchiques ont fait place à une grande place qui serait plus qu’agréable si les vents marins ne venaient à tout moment nous couper le souffle et ne prenaient un malin plaisir à nous éclabousser lors de notre déambulation trop près des fontaines !

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Fontaines sans grand charme hélas !

Pour la pause et le réconfort, un restaurant proposant des Ramen s’impose évidemment !

C’est et ce sera toujours le repas de prédilection, pourtant tellement commun, de mes hommes !

Encore faut-il qu’ils soient bons ! Et malheureusement il n’est plus rare d’en trouver, au Japon, d’aussi médiocres qu’à Paris !

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Ramen –  Pâtes dans un bouillon de porc en général, mais les variantes sont innombrables !

Autre grand charme de la région d’Aomori, les musiciens itinérants mais joueurs professionnels de Shamisen, musique que j’apprécie énormément et dont je ne rate jamais une prestation quand je suis là-bas

Petite explication du Shamisen dans la région de Tsugaru lors de notre séjour à Kuroishi (ici)

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Affiche de l’association Fuji sangen-kai – Musiciens joueurs de shamisen, annonçant des concerts dans des lieux publics

Ce jour là nous nous sommes réjouis d’écouter Mr Fukushi, musicien très inspiré et doué d’une vélocité instrumentale sans esbroufe telle que je l’apprécie chez les joueurs de Shamisen non médiatisés !

Ces musiciens professionnels au talent indéniable et malgré leur notoriété, ne dédaignent pas venir jouer gracieusement dans les restaurants populaires de la région ou dans les centres commerciaux, apportant ainsi la musique au public, où il se trouve  !

Ils continuent cette tradition qui met la musique hors d’un certain élitisme de bon ton

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Mr. Fukushi Toyokatsu, perpétue une lignée très ancienne de joueurs de Tsugaru Jamisen de la région d’Aomori –
Sur fond de Kingyo Nebuta, décidément, impossible d’y échapper !

Un petit exemple de la musique de Tsugaru Jamisen jouée  par Mr Fukushi avec un son pas bien fameux mais en Live !

J’ai souhaité finir cet article avec une inimitable douceur …semblable à l’attachement indéfectible que je porte à mes amis les Tsugaru Jyoppari les cabochards d’ Aomori !

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Daifuku- Gâteaux traditionnels fait de riz mochi fourré d’azuki (pâte de haricot sucré) achetés dans la pâtisserie « Itofuku » à Aomori qui se prévaut de travailler encore et toujours à l’ancienne !

Suite aux discussions passionnées avec le cousin de mon époux, j’avais envie de revoir le Musée d’histoire d’Aomori et sa section consacrée aux traditions populaires de la région de Tsugaru et notamment aux textiles bien sûr !

Ce sera donc l’objet d’un prochain article

14 réflexions sur « Automne à Aomori »

  1. Hier soir, pour nous, un petit voyage au Japon et dans les sentiments de toutes les civilisations : au cinéma, « Tel père, tel fils »…
    merci pour vos partages sensibles et de bon(s)goût(s) Marie-Claude !
    @ bientôt

    • Merci Ella, si vous voulez bien toujours me suivre, le voyage continue…
      Je n’ai vu que des extraits de ce film mais le côté « Drama » cher à la TV japonaise, avec ses acteurs/chanteurs pop stars m’indiffère un peu…Mais je vais aller quand même le voir !
      Par contre, je vous conseille « Okuribito » traduit par Departures, un film excellent de 2008 (même si la musique est omniprésente) et bien représentatif de la sensibilité japonaise

  2. J’ai eu faim en regardant les photos des mets, dont les noms me sont étrangers mais que dont je connais le gout …un voyage supplémentaire, merci Marie Claude

  3. voyage toujours aussi passionnant, ça donne envie d’y aller voir de plus près, peut être un jour car je découvre à travers vos reportages un Japon que nous connaissons mal en France. je ne manque aucun épisode et je piaffe d’impatience en attendant le suivant. amicalement Odile

    • Merci Odile, je veux décrire en effet d’autres aspects que ceux du sempiternel « Japon éternel » des agences de voyages et de la « Japanese pop culture » chère à notre belle jeunesse !
      Mais voilà, mes articles demandent beaucoup de recherches, ce que j’adore faire au demeurant, mais le temps hélas n’est pas extensible !
      Je prépare la suite et vous demande donc un peu de patience…En tout cas, Odile, je sais maintenant pour qui j’écris et cela me donne du courage, merci

  4. Encore un beau voyage avec vous. Merci Marié Claude.
    Trouvez vous encore le temps de « patcher »? Les photos de vos œuvres me lmanquent.
    Amitiés de st Jean de luz, dans la tempête, comme celle que vous avez connue pendant Quilt en Sud

    • Martine, j’ai travaillé sur 3 grands patchwork, en tissus japonais anciens, à la fois… mais 2 restent à quilter et je couds les blocs du troisième
      Mais si je privilégie plutôt de publier mes articles, c’est que les recherches pour les rédiger entretiennent ma mémoire, et cette faculté aurait plutôt tendance à paresser si je ne la faisais travailler !
      Malgré le temps incongru du printemps dernier à St Jean de Luz, je garde un bon souvenir de votre accueil et de nos conversations enjouées

  5. Ah!la broderie de soie, que c’est beau aussi.Chacun de vos articles m’ouvre des portes pour rêver et m’émerveiller.Merci!
    J’ai vu aussi Tel père tel fils, et vraiment cela m’a beaucoup touchée.C’est, selon l’expression à la mode, un « feel good movie », on en ressort plus heureux
    Vu aussi au ciné club de mon quartier un admirable Ozu, Le goût du saké », que j’avais manqué à sa sortie en France en 1978.Il paraît qu’aux yeux des Japonais, Ozu était trop « occidental ».Il n’empêche, c’est magnifique.
    Amitiés de Françoise

    • Arriver encore à émerveiller n’est pas un mince compliment ! Merci Françoise !
      Les films d’Ozu sont la quintessence de la sensibilité japonaise d’il y une cinquantaine d’années quand même, au moment où le mode de vie venu de l’Amérique envahissait les mentalités, ces films étaient très appréciés à l’époque par un public japonais…mais maintenant c’est considéré comme un « cinéma de papa » c’est-à-dire voué aux oubliettes

  6. Merci, Marie-Claude, pour vos derniers reportages, qui comblent en même temps nos yeux (Ah, le magnifique travail de broderie de la grand-mère de votre époux ! la jolie présentation de tous ces plats dans la vaisselle qui les met en valeur, les broderies Kogin), nos oreilles et notre curiosité pour tous ces aspects de la culture japonaise que vous nous faites découvrir et aimer. Je me suis régalée !
    Amitiés d’Annick

    • Annick, c’est que j’aime tenir votre curiosité en éveil ! Merci de me l’écrire aussi amicalement
      J’espère ne pas vous décevoir avec les articles suivants déjà écrits mais encore à paraître…quand j’aurais reçu le feu vert en provenance du Japon

  7. Les broderies, comment vous dire…je brode depuis l’âge de 52 ans, j’ai commencé tard ! J’en ai 71 !
    Mais j’aimerai tant arriver à broder quelque chose d’aussi beau,impossible.
    J’ai eu la chance de faire un voyage au Japon, mon mari philosophe, Marc Richir y avait été invité par des élèves qui ont continué à venir à son séminaire. Il est décédé depuis 5 mois.
    Je n’oublierai jamais le Japon, parfois je rêve d’y retourner, de prendre des cours de broderie.
    Merci pour ce que j’ai commencé à découvrir, quelle générosité et quel temps vous donnez.
    France ou…Libelune, on me dit souvent dans la lune !

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