Autour du château

Voyage d’automne à Nihonmatsu

Japon – Voyage d’automne 2012
autre articles : I | II | III | IV | V | VI |

Les  nombreuses personnes qui vivaient dans le château avaient un besoin essentiel en eau pour l’alimentation, les tâches quotidiennes mais aussi pour remplir les douves ainsi rendues infranchissables pour un ennemi potentiel

L’eau sourd par une cascade en haut de la colline…

Le château de Nihonmatsu n’étant pas un château de plaine, l’accès à la rivière était plus que périlleux

…et resurgit plus bas alimentant l’étang

Aussi, au début de l’époque Edo, les sources qui jaillissaient du mont Adatara proche d’une quinzaine de kilomètres furent détournées par la construction d’un canal chargé d’alimenter en eaux constamment renouvelées deux étangs situés en surplomb des bâtiments et qui permirent l’approvisionnement quotidien en eau du château

L’étang en contre-bas

Actuellement, les deux étangs sont toujours alimentés par les sources descendant de la montagne, ils abritent de très grosses carpes et leurs abords ménagent des promenades très agréables, surtout en automne quand les arbres commencent à rougir

Lumière du soir sur l’étang aux carpes

La colline a été aménagée savamment donnant par bien des aspects l’illusion d’un paysage naturel

Petit chemin agreste aux arbustes taillés en moutonnement

La main de l’homme s’y est faite discrète bien que le cheminement en montant soit balisé par des dalles de pierres plates et des barrières en bambous

Vue sur la ville de Nihonmatsu en contrebas

A mi-chemin, une halte pour le repos a été prévu, sur un petit espace plat se trouve une grande cabane en bois coiffée de chaume

A mi-chemin de la montée, un repos bienvenu

Tout à fait bucolique, semblable aux maisons paysannes, avec son toit de chaume descendant bas sur un auvent protégeant un plancher de bois où il est agréable de s’asseoir pour souffler un peu avant de poursuivre la promenade

Cabane hermétiquement close, hélas !

La montée depuis la ville est trop importante pour qu’elle fasse fonction de maison de thé, plutôt un ermitage protégée par de grands et vieux pins

Matsu, grands pins plus que centenaires

Le nom du pavillon pourrait se traduire de façon tout à fait approprié par « Le délassement de l’esprit »

Retraite pour oublier ses soucis

Du chaume pour le toit….

…et du bois et du bambou pour la légère structure

Poursuivant notre ascension bien modeste, nous rencontrons dans une clairière un pin en forme de parapluie

Situé autrefois dans l’enceinte du château, cet arbre de 300 ans légèrement encombrant s’est vu déplacé plusieurs fois pour finir par reprendre racine beaucoup plus haut sur la colline

Kasamatsu – Pin en forme de parasol d’une envergure de 14 mètres

Le haut de la colline est consacré aux dieux du Japon avec un petit sanctuaire shintoïste qui règne sans partage sur ce site naturel d’un calme parfait

Hokora – Petit sanctuaire bâti en bois de Hinoki cyprès japonais

Je ne sais quel Kami descend de temps en temps dans cet asile, sûrement un esprit de la forêt, un Kami de rang inférieur mais à qui on rend un culte dans cet espace sacré

De style traditionnel avec un toit en tuiles rouges largement débordant sur le pignon

L’atmosphère était sereine, simplement rythmée par des chants d’oiseaux, sans les croassements énergiques des corbeaux qui prospèrent au Japon, un peu plus chaque année

Montés sur pilotis, les sanctuaires shinto Hokora sont toujours fermés, la prière se fait, ici, au pied de l’escalier

Quatre petits personnages assis en pierre semblent monter la garde, j’avoue n’avoir jamais vu ce genre de figures humaines dans un sanctuaire shinto, où en général, les Kami ne sont pas représentés

On se concilie les génies tutélaires avec une petite obole

On nettoie et on purifie le lieu, avant la venue de l’esprit d’un Kami dans son sanctuaire, généralement à date fixe mais je pense que la descente n’était pas pour cet automne !

Au pied du petit temple

Le quartier près du château conserve encore quelques maisons anciennes ou de style ancien où le bois est omniprésent, demeures cachées d’habitude par des portails clos

Ancienne maison au portail imposant

Dans ce même quartier, les plaques d’égout, souvent illustrées au Japon, témoignent de l’attention portée par les Japonais à la nature et au rythme des saisons

Du Sakura … Le cerisier fêté au printemps…

…au Kiku – Le chrysanthème fêté en automne

Les magasins dans la ville de Nihonmatsu ne brillent pas par leur modernité, mais cependant quelques boutiques ont l’air très florissantes, ce sont celles qui proposent derrière leur vitrine alléchante des gâteaux et des confiseries

Il faut dire que s’offrir des boîtes de gâteaux, en toutes occasions, est un passe-temps fort apprécié de la majorité des Japonais !

Le thème de l’automne décliné dans la vitrine d’un pâtissier

La ville de Nihonmatsu se situe à 80 km de la centrale nucléaire accidentée Dai ichi de Fukushima…

La radioactivité naturelle est comprise de 0,3 à 0,5 sievert par heure, on estime acceptable 1 sievert/h en cas d’émissions inhabituelles à condition que l’exposition ne soit pas prolongée…

La ville de Nihonmatsu, au loin le cône parfait du mont Adatara, volcan toujours actif

La promenade de ce jour là était pourtant idyllique…
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Japon – Voyage d’automne 2012 :
I – De Tokyo à Nihonmatsu
II – Nihonmatsu – Le festival des chrysanthèmes
III – Nihonmatsu – Le château
IV – Autour du château de Nihonmatsu
V – De Niigata à Aizu-Wakamatsu
VI Aizu Momen – Les tissus à rayures d’Aizu

12 réflexions sur « Autour du château »

  1. Question de curieuse: qu’y a-t-il à l’intérieur des temples toujours fermés, (qui par ailleurs me rappellent les chapelles disséminées dans les bois de Varallo et d’Orta, dans le haut Piémont,elles aussi toujours fermées…)

    • Difficile de savoir car les fidèles ne pénètrent pas à l’intérieur des sanctuaires shinto, mais en principe dans ces tout petits temples il n’y a rien !
      C’est juste un endroit « pratique » où descend l’esprit d’un kami quand il décide de répondre aux sollicitations de ses adorateurs, là c’est pour un Kami « inférieur » dont sûrement plus personne ne connait le nom
      Par contre, dans les grands temples, on peut y voir des autels chargés d’offrande de nourriture, de saké et des fleurs, des instruments de musique, etc…Je publierai des photos des grands sanctuaires visités…Patience, chère Françoise !

  2. Merci pour ces précisions.En fait, il n’est pas étonnant que ces temples soient vides d’objets: les divinités ont besoin,si l’on peut dire,d’un lieu de rencontre avec les hommes, rien de plus…
    Pour faire suite à la remarque de Balya: je ne suis pas sûre de ce que je lis sur l’instrument de mesure de la radioactivité:136?Effarant. Comment continuer de vivre en ces lieux ,sachant les conséquences ? Mais quel autre choix ? est-ce que personne n’aide les habitants à s’éloigner? mais pour aller où?Tristes questions en ces temps où l’on voudrait pouvoir être un peu insouciant.Ne trouvez vous pas que l’insouciance et devenue un luxe inaccessible?

    • Françoise, la mesure est à 1,36 sievert mais c’est déjà beaucoup et c’est tous les jours alors que cela devrait être exceptionnel
      Non, pas d’aide et d’ailleurs pour aller où ? C’est la bonne question…sans réponse jusqu’à présent…
      Pour rester insouciant, il faudrait éliminer les peurs qui nous travaillent, celles que les médias nous ressassent jour après jour et auxquelles il est difficile de ne pas songer
      Moi, je regrette amèrement le calme et la tranquillité…Avez-vous remarqué comme le silence fait peur à nos contemporains ? On ne peut plus se déplacer, faire ses courses, aller au restaurant ou au café sans subir ces « musiques » exaspérantes
      De même au Japon mais c’est la télévision avec ses programmes plus que débiles qui est partout

  3. Bonsoir Marie Claude.
    N’y y a-t-il pas le miroir de la déesse dans ces cabanes fermées ? Histoire de se refaire une beauté avant de rencontrer les humains !? Trêve de plaisanterie.
    La première fois que j’ai fais *attention * aux grilles d’égouts, c’était à Nara, décorées de biches.

    La radioactivité est terrible dans cette région. Ca ne s’arrangera pas tout seul, comme croit le penser les irresponsables des gouvernements. Il faut des centaines d’années pour l’éliminer. *l’homme* démoli sa race. Quel mutant sommes nous en train de préparer.

    Quand à la musique assommante… je ne vais pas dans les boutiques aux sons qui cassent les oreilles. Je ressort en me bouchant les oreilles et manifestant mon mécontentement *bruyamment*. Une vendeuse a dit une fois * on ne vend pas dans un cercueil *. Les jeunes sont presque tous sourds, a constater l’officier de recrutement militaire. Une aubaine pour les acousticiens, pas vrai.
    Moi, j’ai attrapé la phobie de la musique, là, où elle ne devrait pas être, en travaillant chez Oméga à Londres. Une nana dictatoriale, ouvrait tous les jours sa radio nasillarde de mauvaise qualité, avec ces refrains *number 1*, 10 x par jour. A devenir dingue. A Genève, au marché des artisans créateurs, la musique est interdite. Mais il y en a toujours un, à Noël qui transgresse. Je le fuis en me plaçant dans une place libre loin de lui.

  4. Ah oui,le silence …Denrée rare par les temps qui courent.Même dans nos montagnes un vrai silence, qui permettrait de n’entendre que les bruits de la nature, est devenu presque impossible à trouver.Vous êtes loin de tout, croyez-vous, à mille milles de tout lieu habité et…un avion !Le Mont Blanc semble être un point de croisement de toutes les lignes moyens et longs courriers: pas une minute où il n’en passe un…
    Et la musique « d’ambiance », et la télé allumée dans les bistrots et restaurants.Mais les voix humaines aussi: je ne sais pas ce que les gens ont à hurler comme ça !
    Vous avez raison Marie Claude: notre société a peur du silence, qui permettrait peut être de s’entendre penser…
    Une chose qui me fait souffrir: au concert, à peine la dernière note émise, c’est une cataracte d’applaudissements, à vous fracasser les oreilles.S’y ajoutent les cris:bravo! bravo! de quelques allumés qui tiennent à se faire remarquer.mais grands dieux,ne pourriez-vous pas laisser une seconde à ce silence qui »est encore du Mozart »?Oui, cette furie de bruit me tape sur les nerfs, et m’attriste.

    • Ah oui ! Les concerts avec les démonstrations bruyantes même quand la prestation est médiocre ! Histoire de se persuader que le prix du billet était justifié !
      Le « respect des autres » base de notre éducation est devenu complètement ringard dans notre belle société

  5. Coucou Marie-Claude !
    Si, on penetre parfois dans les sanctuaires Shintoistes, lors des ceremonies, j’y ai penetre pour les « ShichiGoSan » de ma fille, mais au fond, il y a une piece ou seuls les pretres peuvent entrer, et ce qu’elle renferme est un secret.
    Nihonmatsu, ca a l’air joli, je n’y suis jamais allee, bien que ce ne soit pas tres loin de chez moi, as-tu visite GO-SHIKI-NUMA dans cette region de Fukushima ? C’est un endroit magnifique.

    Bisous, et BONNES FETES DE FIN D’ANNEE !

    • Merci, Flo, de cette précision, en effet novembre est le mois de Shichigosan et les parents avec leurs enfants pénétraient bien dans le sanctuaire, que l’on peut voir d’extérieur de toute façon, mais je faisais allusion à la « pièce du fond » semblable aux cellas des temples antiques où le mystère reste entier
      Mais j’ai assisté à plusieurs mariages qui se déroulaient dans une annexe et pas dans le sanctuaire principal

      Oui, je suis allée à Goshiki numa et j’ai même fait du canot sur un des étangs au pied du mont Bandai ! La couleur de l’eau y était extraordinaire
      J’ai quelques photos qui attendent…

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