Chartres – Maison du saumon
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Surprise de découvrir cette exposition inattendue en plein cœur de la vieille ville de Chartres consacrée à un artiste japonais, maître de la technique du Kiri-e ou l’art du dessin en papier découpé
La belle maison historique du XVIe siècle dite « du saumon » aux combles bien restaurés, abritent diverses expositions thématiques
L’exposition de septembre « Esprit du Japon de jadis » était consacrée à Mizuno Shunji , né à Tokyo en 1915 et disparu en 2006, qui a excellé dans cette pratique ancestrale du dessin en papier découpé
Cet art du découpage de papier traditionnel importé de Chine, où il est encore abondamment pratiqué, a d’abord servi au Japon a réaliser des amulettes porte-bonheur dans la religion shinto
Ce n’est qu’à partir de l’âge de 65 ans que Mizuno Shunji commença à s’initier seul à cet art difficile comme moyen d’expression artistique personnelle
Il était né à Tokyo, dans le quartier de Kanda, là où se regroupent toutes les professions liées au livre : imprimeurs, éditeurs et libraires
Sa famille exerçait dans ce quartier, depuis des générations, la profession d’imprimeur d’estampes Ukiyo-e, ce qui ne pouvait manquer de le laisser insensible à l’art de la gravure
Mizuno Shunji ayant toujours été attiré par le dessin, avait déjà inventé des histoires dessinées pour distraire ses enfants, histoires publiées ensuite comme livres pour la jeunesse
En pratiquant l’art du Kiri-e, le but de Mizuno était de transmettre la beauté et l’harmonie du Japon ancien
Les thèmes qui l’ont beaucoup inspiré sont les lieux célèbres, les monuments classés du patrimoine, les fêtes qu’il restitue avec la nostalgie certaine d’un Japon disparu
Nombre de ses œuvres ont été élues comme cartes postales officielles de monuments classés comme patrimoine historique du Japon
La technique du Kiri-e (Kiri = couper et e = image) consiste tout d’abord à faire une esquisse de son projet…
…Puis le dessin aux traits noirs achevé sur papier blanc avec tous les détails est placé sur un fond de papier noir…
…Le découpage minutieux à l’aide d’un petit couteau fort aiguisé en suivant les formes dessinées, droites et courbes, donne un dessin semblable à un pochoir Katagami
Puis le dessin en papier noir découpé est placé sur un fond blanc ou uni de couleur claire
Le contraste obtenu entre le noir et le blanc est l’objet de beaucoup d’attention afin de simuler des ombres pour donner l’illusion du relief
Dans les dessins découpés en couleurs, les différents plans sont animés avec des papiers colorés que Mizuno glisse en transparence derrière les formes noires
Cet art du Kiri-e qui demande une finesse de précision et une immense habileté ne resterait qu’une technique si le talent d’un véritable artiste ne venait apporter un style et une vision poétique pour révéler l’essence même du Japon de jadis
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Voyage à Chartres – autres articles :
1. La cathédrale et ses vitraux
2. Par les rues, de nuit …et de jour
3. Mizuno Shunji ou l’art du Kiri-e, le dessin en papier découpé au Japon
C’est effectivement très beau. Pour ma part, en ce qui concerne le résultat, cela me fait penser assez fort à des gravures sur bois.
Une belle découverte en tout cas.
Bonne journée.
Oui Catherine, j’y ai bien pensé moi aussi, surtout que la gravure sur bois a toujours été pratiquée au Japon, les estampes bouddhiques puis celles, très célèbres, de l’Ukiyo-e, beaucoup d’artistes contemporains ne cessent d’y revenir
Un grand graveur : Munakata Shikô dont j’ai déjà parlé sur ce blog…
Les ancêtres de Mizuno Shunji était de célèbres imprimeurs d’estampes, voilà ce qui explique son style sûrement
Tres jolie expo en effet ! Et inattendue a cet endroit !!!
Ici, le typhon fait rage, plus qu’on aurait cru…j’ai passe un p’tit coup de fil a Maki, elle et sa famille vont bien, l’eau ne penetre pas chez eux, ouf ! (certains logements provisoires ont pris l’eau…1 dans mes connaissances…).
Chère Flo, nous suivons de près les ravages que fait ce énième typhon…Quand s’arrêteront ces catastrophes à la chaîne ?
Merci encore de ton attention envers Makiko, nous ne cessons de penser à elle
merci pour la découverte de cette belle exposition
il existe une pratique semblable en Suisse
je suis toujours émerveillée par la finesse de ces œuvres
Aline, je ne connais en Suisse que la technique du papier découpé, genre silhouette, comme cela existe un peu partout dans le monde
Le Kiri-e pratiqué au Japon est bien différent de cette technique
c’est le « Paradis de l’Ouest » qui me faisait penser aux découpages suisses
le Kiri-e, que je ne connaissais pas, est en effet bien différent et époustouflant
j’avais eu le plaisir de voir l’exposition Katagami il y a quelques années à la Maison de la culture du Japon
ce fut pour moi une belle découverte aussi
Aline, vous avez donc vu cette exposition sur les katagami, quelle belle exposition…que j’ai manquée !!! pour raison professionnelle d’alors…Je le regrette bien
Bien différent c’est vrai des découpages de silhouettes français ou suisses que j’ai pu voir, et qui se pratiquent toujours dans le même style.Peut être certains artistes renouvellent -ils cette pratique, mais je n’en ai pas connaissance.
Je possède un certain nombre de papiers découpés ramenés de Chine dans les années 7O.Art populaire, sur des thèmes liés à la propagande maoiste. La technique les rapproche de ces oeuvres japonaises, mais elle reste beaucoup plus fruste: pas d’effets colorés par transparence;les couleurs sont celles du papier ou rajoutées par impression après coup.
Cela reste malgré tout plein de vie et de charme.
Un mot encore sur le Japon: que de calamités! Comment ce peuple éprouvé va t il faire face? Hélas je n’ai rien d’autre à offrir que de la sympathie.Voulez vous en faire part à Makiko?
Les papiers découpés chinois sont plus proches en effet des papiers style silhouettes, mais découper ainsi avec des ciseaux sans dessin préalable témoigne d’une grande virtuosité
Les paysages bucoliques suisses ainsi découpés sont bien charmants
Pour le Japon, les conséquences de la radioactivité seront dramatiques dans quelques années, pour l’instant les Japonais essaient de ne pas y penser…
Chère Françoise, ma famille japonaise pour l’instant fait face avec courage et détermination pour continuer à vivre dans ce pays qui a toujours été de toute façon géographiquement instable
Je ne viens pas souvent à Paris, par chance cette exposition sur les katagami était présentée quand j’y suis venue. Un beau catalogue avait été édité à cette occasion .
C’était après mon unique voyage au Japon, je l’avais d’autant plus appréciée.
Pensées amicales à vos proches
Merci Aline de votre amicale attention
Je suis ravie que les amateurs de l’art textile japonais comme vous me laissent leurs impressions, mon modeste blog s’en trouve enrichi
merci à vous
je suis enrichie par les découvertes, si bien illustrées et expliquées, faites sur votre blog
Merci Aline, de votre courtoisie