Kyôto – Fushimi Inari Taisha – I –

Sous le signe du rouge, multitude de Torii, nombre de lanternes et plein de renards !

Fushimi Inari Taisha – Sakura mon – La grande porte d’entrée date de 1589

En 2021, ce grand sanctuaire shintô affiche ses 1310 ans d’existence

Sakura mon fut de nouveau restauré en 1879
Toit traditionnel Irimoya zukuri

Construit en 711, il fut transféré à son emplacement actuel une centaine d’années plus tard

Sakura mon – Mon du sanctuaire – Emblème aux chrysanthèmes à 16 pétales

Ce sanctuaire fut dédié à Uka no Mitama no Kami, un Kami de l’agriculture, puis à cinq divinités protectrices des activités de la vie quotidienne, regroupées sous le nom générique d’Inari Daimyôjin (appelé populairement O-Inari san)

Un premier couple de renards gardant la grande porte d’entrée

Ônin no ran, la guerre civile d’Ônin, qui dura 11 ans, dans le troisième tiers du XVe siècle, a vu s’affronter les clans seigneuriaux rivaux pour la conquête du pouvoir

Pendant ces combats, la quasi totalité de la ville de Kyôto fut réduite en cendres, toutes les archives concernant l’histoire du sanctuaire ont ainsi complètement disparues

Sakura mon et Ge-Haiden aux toits d’architecture traditionnelle Irimoya zukuri, toit à demi-croupe comprenant quatre longues pentes et deux pignons

Une fois la paix revenue, la reconstruction du sanctuaire fut mise en œuvre de 1492 à 1499

Vu de Sakura mon, le Ge-Haiden, et derrière le Haiden – Bâtiment pour la vénération réservé aux fidèles qui y pénètrent lors de cérémonies particulières
Les prières et les offrandes se font à l’extérieur du bâtiment

En 1589, Hideyoshi, grand chef de guerre et maître très puissant du Japon de la fin du XVIe siècle, sollicita le secours des divinités pour obtenir la guérison de sa mère malade

Il offrit pour cela au sanctuaire 100 000 Koku de riz !

Lanterne suspendue sous l’auvent du Ge-Haiden

Le Koku est une unité de capacité pour mesurer le riz qui équivalait à environ 180 litres, quantité nécessaire à la nourriture d’une personne pendant une année

L’usage était de compter en Koku la valeur des domaines attribués aux Daimyô, les grands feudataires des provinces

Plaques de cuivre doré ornant les piliers de Ge-Haiden

100 000 Koku de riz convertis en argent était une somme considérable !

Sakura mon, la grande porte d’entrée du sanctuaire fut ainsi refaite en 1589

Lanterne de bronze de Ge-Haiden

Tokugawa Bakufu, le gouvernement shogunal des Tokugawa, donna au sanctuaire en 1694 l’équivalent en argent de 200 Koku de riz et la somme de 1525 Ryô d’or (à peu près 200 millions de yen) pour la rénovation des autres bâtiments

Toit de Ge-Haiden

Le sanctuaire s’enrichit peu à peu grâce aux dons des Daimyô qui, venant de leurs provinces de l’Ouest pour s’établir à Edo (Tôkyô) passaient inévitablement par Kyôto !

Des lanternes aux motifs du zodiaque

Sankin-Kôtaï, présence alternée, était un système de contrôle du Shogûnat obligeant les seigneurs à quitter leur fief de province pour venir s’installer à Edo une année sur deux mais en y laissant en permanence et en otage leur famille qui assurait ainsi leur loyauté

Des lanternes aux motifs du zodiaque

Fushimi Inari Taisha est le plus important sanctuaire shintô dédié à O-Inari san

Il est estimé qu’environ 30 000 sanctuaires secondaires, dédiés au même Kami, sont répartis dans tout le Japon

Lanternes aux motifs du zodiaque

Ce sanctuaire, très populaire, est particulièrement fréquenté par les commerçants qui viennent solliciter les divinités afin que leurs souhaits de prospérité soient exaucés !

Embouts de cuivre doré des entretoises de la balustrade de Ge-Haiden

Le Ge-Haiden, un vaste espace couvert d’un toit abrite aussi les Kagura, les danses sacrées pour honorer les Kami, données au moment des célébrations particulières

Le Ge-Haiden
Sakura mon, la porte d’entrée en arrière plan

Le Honden est le bâtiment principal d’un sanctuaire shintô, accolé au Haiden là où se font les dévotions

En haut des marches le Haiden

Le Honden est « le Saint des saints » abritant la divinité tutélaire sensée s’y manifester ou un objet particulièrement sacré

Le toit en bâtière du Haiden en Kara hafu, forme convexe de style chinois

Le Honden est réservé aux desservants uniquement

Les renards blancs, symbole de pureté sous le toit du Haiden

Avant de prier et de quémander ou de remercier les Kami, il est d’usage d’agiter une cloche suspendue à une longue corde afin d’attirer l’attention des divinités

Les fidèles font leurs dévotions devant le Haiden

Le son du grelot chasse aussi les mauvais esprits

Les Kanushi quittent le bâtiment après une cérémonie dans le Honden

Les Kannushi sont les « prêtres » dans le Shintô, desservants du culte d’un ou plusieurs Kami

Cérémonie dans le Honden

Les vêtements sacerdotaux d’une beauté raffinée sans ostentation maintiennent les traditions dans des adaptations modernes des costumes anciens de la noblesse de cour

Sur un Hakama (sorte de jupe-pantalon) les hommes revêtent le Karaginu, tenues blanches ou claires en soie aux très longues et larges manches

Kanushi sont les desservants des sanctuaires Shintô
Ils passent devant le Gonden

Un bâtiment appelé Gonden, sert provisoirement d’abri pour plusieurs Kami pendant les travaux de restauration de leur sanctuaire habituel

Gonden – Détruit par le feu en 1468, il fut reconstruit en 1636

Le petit sanctuaire Tamayama Inari sha fut édifié primitivement au XVIIe siècle dans le palais de Higashiyama Tennô, un empereur qui mourut d’une épidémie de variole en 1710

Tamayama Inari sha

Après avoir été installé dans une résidence seigneuriale de Kyôto, il fut finalement transféré à cette place en 1975

Pendant son déménagement, le Kami a été installé dans le Gonden en attente de l’installation définitive de son sanctuaire !

Corde de paille de chanvre tressée Shimenawa, indiquant un bâtiment consacré à une divinité, suspendue au-dessus de l’entrée
Cette corde à caractère sacré est aussi destinée à écarter les mauvaises influences

Le toit Hiwadabuki est fait de bardeaux d’écorces d’Hinoki, un genre de cyprès très commun au Japon

L’un tient la clé des greniers à riz (à gauche) …

Un petit sanctuaire, à l’architecture dépourvue d’ostentation, est gardé par deux renards blancs

… et l’autre le joyau bouddhiste qui exauce tous les souhaits

Kitsuné, le renard est devenu le serviteur ou le messager du Kami Inari

De chaque côté d’un grand Torii
Ce renard tient dans sa gueule un Sutra (rouleau de prières) …

C’est également le gardien des sanctuaires Shintô

… Celui-ci le joyau bouddhique

Au Fushimi Inari Taisha les renards se comptent par centaines

Les lanternes de pierre aussi !

A l’entrée du Fushimi Inari Taisha – Ishi dôrô – Lanternes de pierre
Dons des fidèles au cours des âges

Avec les Torii, il y en aura beaucoup dans le prochain article !