Salon « Créations et Savoir-faire » 2011

L’automne à Paris – La saison des Salons…

Nouvelle mouture 2011 de ce Salon parisien …ou du bricolage considéré comme un des Beaux-arts !

Enfance ré-enchantée ou le syndrome de Peter Pan !

Une grande place de ce Salon était donc réservée au bricolage sous toutes ses formes, papiers, couleurs, laines, fils et rubans fantaisie avec une abondance de perles, boutons, babioles et autres fanfreluches destinés, d’après l’intitulé de cette automne « Do it Yourself », à libérer la création, fut-elle bêtement puérile

Impossible d’ignorer les tissus de Kaffe Fasset, de nombreux stands de patchwork avaient communié cette année dans ces grands dessins multicolores qui donnent aux quilts réalisés avec ces imprimés peu de chance de se singulariser par rapport au maître !

Du goût pour la couleur !

Quelques commerçants jouaient quand même la carte de la diversité, ainsi la boutique Home Patch proposait en direct du Japon des accessoires de mercerie difficiles à se procurer ailleurs

Sylvie de Home Patch vend des tissus bien sûr, comme ceux de la créatrice japonaise Hanaoka Hitomi et tout ce qui est nécessaire à la confection de sacs étonnants…

Ils manquaient dans ma bibliothèque !

…Mais aussi des livres, comme ces deux catalogues de Hanaoka Hitomi dont les photos reproduisent ses propres quilts et ceux de ses élèves exposés régulièrement au Japon

Catalogues d’exposition, sans patrons

Même si ces ouvrages empruntent leurs motifs au répertoire américain, ils jouent exclusivement avec toutes les nuances délicates des beige, marron, écru et gris, les subtilités de placement des couleurs et les finitions soignées qui sacrifient à la traditionnelle sobriété japonaise

Elégants quilts au goût raffiné

Même si Quiltmania avait profité du Salon pour dévoiler sa nouvelle revue « Simply Vintage » consacrée exclusivement aux ouvrages Country de style américain, dont mon amie Katell a bien résumé l’esprit dans sa « Ruche des quilteuses »

Récente publication de Quiltmania

… Je lui ai préféré de loin ce livre d’une adepte néerlandaise des Scrappy-Quilts, où l’art de marier tissus japonais, hollandais et autres dans une débauche colorée ne pouvait que rencontrer un écho dans ma chambre des couleurs !

Un parmi les séduisants quilts de Willyne Hammerstein

M’étant jurer de ne plus acheter de tissus, mes étagères croulant sous les coupons amassés au cours des années, je me suis quand même fait une douce violence en succombant devant les imprimés irrésistibles d’une boutique japonaise

Tissus de la collection « Hanabi » (feux d’artifice) de khtextiles

D’autant plus, qu’en fin d’un jeudi de nocturne, les prix en étaient devenus très attractifs !

Parfaits pour un projet encore en gestation…

22 réflexions sur « Salon « Créations et Savoir-faire » 2011 »

  1. On dirait que le quilt de Willyne Hammerstein que tu montres est l’un des tiens ! Même densité de scraps, même gamme de couleurs, il exerce autant de fascination que Boku to Kimi par exemple… Ce livre est assurément un de mes cadeaux pour Noël !

    Oui j’aime bien Home Patch, dommage je n’ai pas vu leur stand à Toulouse au Salon cette année, je voulais encore leur acheter des fermetures à glissière japonaises ! Et les tissus achetés sont prometteurs…

    Marie-Claude, je t’avais dit que j’avais des problèmes de connexion pour lire ton blog (et quelques autres). Je crois que mon fils a trouvé la solution toute simple : changer de navigateur ! D’Internet Explorer je passe à Firefox pour te lire sans blocage. Info triviale mais qui peut intéresser d’autres néophytes dans la même situation !

    Merci pour ce reportage, je vais maintenant pouvoir lire les articles précédents que je ne pouvais plus ouvrir !

    • Ah ! C’était donc cela le problème, en effet avec Explorer, la navigation laisse à désirer…
      Dommage que Quiltmania consacre beaucoup trop de pages d’explications dans le livre de Willyne Hammerstein, je suis frustrée car j’aurais aimé voir davantage de quilts !

  2. C’est dommage pour nous qui savons « lire » les photos de quilts. De plus, ces modèles ne sont pas pour des débutantes et donc des explications détaillées ne sont peut-être pas nécessaires… Dur-dur de plaire à tout le monde ! Bon, je dois patienter jusqu’à Noël, mes soeurs vont me l’offrir !

    • En effet, à moins d’avoir les tissus employés, ce qui est impossible évidemment !
      La complexité du montage ajoute aussi à la difficulté, ce sont des quilts presque impossibles à reproduire…Et puis d’ailleurs quel intérêt de les copier, ils reflètent tellement l’artiste que ce serait bien vain

  3. Tout cela est bien intéressant…On se tapote le menton en regardant les champignons fanfreluchés de la première photo: qui cela peut-il faire rêver? il me semble qu’avec de la dentelle, des perles, des rubans et autres »embellissements » on doit pouvoir faire mieux,non?
    Pour les patchworks, je les trouve franchement intimidants.Là, on peut rêver, c’est très beau, mais c’est aussi complètement inaccessible, en tout cas pour moi, cela va sans dire!
    Très beaux aussi les tissus japonais ,dans leur élégante distinction.On attend avec intérêt de voir comment ils vont être employés.
    Amitiés
    Françoise

    • Hélas, s’il n’y avait que ces champignons, cela pourrait encore aller …On passerait son chemin en souriant…
      Mais les petites horreurs entièrement faites main des « créatrices » attiraient beaucoup de jeunes femmes qui voyaient là une occasion de révéler des dons inexploités peut-être…
      En suivant le « kawaï » des Japonaises si à la mode, le refuge dans des enfantillages pour échapper à la morosité ambiante ou à la responsabilité que l’on acquiert normalement en étant adulte est bien dans l’air du temps

  4. D’accord avec votre analyse: le »refuge », la régression infantile.Honnêtement et pour ma part,il me semble n’en être pas indemne …J’ai été séduite un temps par le travail de Léa Stansal dont les livres regorgent de petits champignons et autres lutins .Je m’en suis lassée.Mais encore faut-il être juste: il y a de l’humour, du second degré dans ce petit monde qu’elle propose.Alors?
    Ces petits bricolages ont au moins le mérite d’être accessibles à beaucoup, et surtout aux jeunes qui n’ont bénéficié d’aucune formation technique, ni à l’école ni auprès de leurs ainées.Pas plus d’ailleurs que que d’une éducation artistique.L’enseignement dans le domaine des arts plastiques a traversé une période sombre de nullité absolue.J’espère que cette époque est révolue.Si j’en crois mes petits enfants, tous deux collégiens, les profs de dessin ont fait bien des progrès.
    Sans doute le kawaï a de beaux jours devant lui, mais il reste de la place pour des oeuvres personnelles, de haut niveau technique et esthétique , comme le prouve votre reportage.

    • J’avoue que le second degré, réponse toute faite quand on s’insurge contre la médiocrité ambiante, je le conçois plus subtil que dans les « créations » ou l’humour de quelques unes
      Des champignons et des lutins ? Oui, pourquoi pas, pour distraire des petits enfants et pour leur enseigner quelques bases de couture comme à l’époque où je me suis adonnée pendant quelques temps à la confection de la garde-robe de Barbie, mais voir des troupes de femmes adultes tomber en pâmoison devant des merdouilles tricotées, me laisse pantoise !

      Hélas, associés à cela, nos quilt, sortis du microcosme des aficionados du patchwork, même esthétiques, sont à jamais relégués au rayon « ouvrages de dames » ou jolies couvertures de décoration, ce qu’ils sont pour la grande majorité des gens, même faisant partie de ceux qu’on estime
      Comment alors dire, dans une société choisie, que l’on fait du patchwork ? Aussitôt les regards se teintent de commisération et nous ravalent au rang des bricoleuses ou du mot très tendance de bidouilleuses
      Un exemple ? Le service artistique de la mairie de ma ville appelait les artistes à se faire connaître en vue d’exposition. J’ai proposé des quilts mais le refus fut sans appel, de l’art pas du patchwork ! Si j’avais été designer textile à la rigueur !

      Au demeurant, l’école étant toujours ce qu’elle a été ( les cours de couture de mon enfance auraient dû m’en dégoûter à jamais !) c’est un effort d’aller au-delà des notions de base et de parfaire sa culture artistique par une démarche personnelle et cela tout le monde peut le faire
      En tout cas, merci, chère Françoise,de considérer mes petits articles très subjectifs avec beaucoup de pertinence…et de bienveillance !

  5. Chacun se distrait comme il veut, certes !Peut-être aussi avec des matériaux simples, on peut apprendre à dire ce qui est en soi, sans technique forcément poussée à l’extrême,qui est parfois virtuosité plus qu’expression authentique (combien de fois ai-je ressenti cette sorte de barrière , genre « regardez ce que je suis capable de faire », où l’être n’apparaît pas ) plutôt que de faire des choses toujours gentillettes … l’élégant et le beau ne sont pas gentillets, du reste.

    • Oui, tu as raison Jacqueline, chacun se distrait, c’est la notion de création et d’art mis en avant et à toutes les sauces qui m’horripile !
      Que l’on s’amuse à faire des champignons et des lutins, que l’on révère les bricolages de Marie-Claire idées, je n’ai rien contre si cela reste du domaine de l’occupation ludique, sans se justifier avec des boniments pseudo-artistiques mais un Salon comme Créations et Savoir-faire consacré uniquement à des fadaises, je trouve que l’on vit une époque formidable !
      Du reste, ma référence à la régression infantile a été conforté par le « crêpage de chignons » de deux créatrices qui s’accusaient mutuellement, dans la confection de leurs colifichets, de se voler les idées, !

  6. Beaucoup confondent aussi créer et produire…la loi y pousse qui accorde le nom de création à toute conception qui aurait un « caractère de nouveauté », ce qui donne les fameux crêpages de chignon auxquels tu fais allusion.
    Le mot « créatif » fait vendre …on ferait mieux de dire « récréatif »
    On reprend un truc , on le fait en rose au lieu de le faire en bleu, on met du croquet à la place de la dentelle et hop nous voilà consacrée « créatrice ». certes on a eu une « idée » mais il en est des idées comme du reste, elles ne sont pas toutes équivalentes.
    Vous savez sûrement que traîne partout depuis quelques semaines l’adjectif « arty » pour désigner une réalisation « sympa »-mot très à la mode aussi, vaguement artistique … Il faut donner un look arty, voyez …parce que « ça le fait » !Du vide, du creux, du vent, mais c’est vendeur !On se la joue artiste!
    Beaucoup de femmes aussi qui pourtant créent vraiment n’osent pas le dire de peur d’être traitées de grosses têtes (le nombre de fois que ça m’est arrivé!) etc …alors beaucoup disent qu’elles bricolent, bidouillent, s’amusent etc … alors que toutes ne le font pas.

    • Jacqueline, je ne peux rien rajouter à cette analyse ! Sauf que je me sens définitivement inapte à comprendre les fonctionnements de nos modes contemporaines !
      Sur le Net, je vois pourtant beaucoup de belles choses personnelles… Si leurs auteurs ont trop la fibre de la modestie et de la discrétion, alors je n’hésite pas à communiquer via leur site, c’est ma façon d’encourager une certaine création

  7. Vous me passionnez toutes les trois, moi qui reste rétive aux modèles enfantins depuis toujours… sauf si destinés à de vrais enfants, ce qui est finalement rarement le cas ! Jacqueline, j’aime notamment ta phrase : le mot créatif fait vendre, on ferait mieux de dire récréatif, c’est bien cela…

    Tout en étant totalement d’accord sur le fond, ce commerce ne me dérange pas trop, je regarde ailleurs et j’y trouve ce que je préfère, c’est mon tempérament. Les modes changent mais je constate que mes quilts préférés d’il y a 20 ans le sont toujours, cela me conforte et me rassure ! Alors que, dans quelques années, toutes ces bidouilles seront au fond des tiroirs ou à la poubelle… Moi, cela ne me dérange pas que ces personnes s’amusent, ni même qu’elles se crêpent le chignon.

    En revanche je suis scandalisée par le refus de ta mairie Marie Claude, ils auraient besoin qu’on leur nettoie un peu les yeux et le cerveau. Je sais qu’à Toulouse, on a une belle salle si on propose une expo d’Art Textile, c’est bcp plus dur si c’est pour du Patchwork. Il faut ruser, amadouer, puis convaincre, prouver que cela peut être aussi de l’art !
    Bonne soirée quand même les amies !

    • Oh, tu sais, chère Katell, ce sont les réflexions que me fait mon mari, il trouve que j’ai la fibre critiquante trop développée !!!
      Mais je me bats contre les amalgames, combat perdu peut-être d’avance…
      En tout cas, les réflexions que provoquent mes petits articles me mettent en joie, merci

  8. Cette conversation, Jacqueline et Marie Claude, me plaît beaucoup.Remettre les modes à leur juste place est salutaire.Quant au vocabulaire « branché »- et si pauvre- de ces dames de MC Idées et assimilées, il m’exaspère.Il y a longtemps que j’ai envie d’établir une liste des mots récurrents dans ce genre de littérature.Un de ces jours, je le fais et je l’envoie à qui de droit.Une expression qui me met en boule ces derniers temps: »casser les codes »…Tu parles!

    Bon, c’était mon moment de grogne…ça va mieux!

  9. oh cette discussion passionnante !-et je ne suis pas pratiquante de patch comme vous, les merveilleuses !
    j’ajoute un petit grain de sel que j’aime bien : « laissons la virtuosité à ceux qui n’ont pas de vertu » Eva Ruchpaul, mon prof de yoga
    et un second : la mise côte à côte de votre première photo et de la dernière est cruelle …pour la première
    je me réjouis de voir vos nouveaux patch Marie-Claude.

    • Merci Marie-Hélène, cette phrase pourrait s’appliquer à tellement de personnes composant notre intelligentsia artistique et littéraire !
      Quant à moi, malgré l’envie qui me démange encore, je vais calmer mes ardeurs de pourfendeuse de merdouilles diverses et variées (merci Katell, je redeviens raisonnable, tu vois) pour me consacrer au fini de mon dernier patch !
      J’espère ne pas décevoir avec un quilt hyper classique

  10. Marie-Claude, vous avez frappé fort avec la première photo de ce reportage. Quelle débauche de nunucheries, j’en frise la crise d’allergie aigüe ! Là, ces « dames créatrices » ont fait tomber bien bas ce pauvre Kaffe Fassett, qui n’en méritait pas tant… Pourquoi, lors d’un prochain de ces salons, ne pas vous inscrire et présenter sur votre stand un assortiment de tous ces jolis petits objets japonais, comme boîtes ou pots à crayons que votre mari réalise avec tant de minutie et qui, en plus, ont le mérite d’être utiles. Je suis sûre que vous feriez un tabac !

    En tout cas, merci à vous toutes pour ce passionnant échange, plein d’humour, grâce auquel je viens de passer un excellent moment ! Vite, je retourne feuilleter mon exemplaire de « Millefiori Quilts » pour m’imprégner de belles choses…

    • Chère Annick, la location d’un stand sur un Salon et mes moyens financiers sont incompatibles !
      De toute façon, les réalisations de mon mari, comme vous le dites tellement minutieuses avec le temps qu’il y consacre, ne peuvent rester que du domaine du confidentiel
      Je constate que vous avez aussi craqué pour les quilts hollandais de Willyne Hammerstein !

  11. Quelle belle discussion !!!
    Je suis d’accord avec toutes vos indignations, exaspérations… pourquoi les femmes ont-elles besoin de toutes ces « cucuteries » pour se rassurer, pourquoi remplir sa maison de choses navrantes, et j’imagine avec horreur que ces objets peuvent aussi être offerts, que dieu m’en préserve :-)En même temps, si j’active mon côté compassionnel, je peux dire que la vie est dure, que l’éducation est défaillante et que ce qui devrait faire reculer est envisagé comme enviable, désirable par des personnes qui n’ont pas eu trop de chance côté éveil à l’éducation artistique, à l’esprit critique…
    Ces personnes peuvent par ailleurs être les plus délicieuses du monde, généreuses aussi.
    La pierre (le tas de pierres carrément) est surtout à jeter à tous ceux qui flattent ces tendantes régressives en les habillant de mots valorisants, cela à des fins commerciales. Mais ce qui est bon pour le business est bon pour tout le monde (revenus, taxes, emplois…) 🙂

    • Manuela, je ne me permettrais pas de mettre en doute la bénévolence de ces dames, mais je préfère échanger avec des personnes qui ont des aspirations plus hautes que la confection de cucuteries !
      Quant aux objets de cette sorte qu’il arrive de recevoir, je les mets au compte des « cadeaux empoisonnés » semblables à ces tops non choisis que l’on peut gagner dans un club !
      Le commerce, un mal nécessaire certes, mais on peut choisir ce qu’on achète, et exercer son jugement est à la portée de toutes

      En tout cas, je ne m’attendais pas, en publiant mon article, à toutes ces réflexions pertinentes qui prouvent qu’échanger des idées courtoisement est toujours possible sur le Net

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